Contre la pollution, la piste des champignons mangeurs de plastique

Dans la guerre contre les déchets, des scientifiques ont identifié une arme dans des marais salants en Chine: des champignons et bactéries mangeurs de plastique, selon une étude publiée jeudi au Royaume-Uni.

Les chercheurs ont repéré « champignons et bactéries dégradant le plastique dans les marais salants côtiers de Jiangsu », dans l’est de la Chine, annonce le jardin botanique britannique de Kew Gardens dans un communiqué.

Ils ont dénombré « au total 184 espèces de champignons et 55 espèces de bactéries capables de décomposer » divers plastiques.

Pour leur étude, les chercheurs de Kew Gardens ont réalisé des prélèvements en mai 2021 à Dafeng, dans l’est de la Chine, un site classé par l’Unesco. L’échantillon a confirmé la présence d’une « plastisphère » terrestre, un écosystème encore mal connu, constitué de débris plastiques côtiers.

« Les scientifiques s’intéressent de plus en plus aux micro-organismes, tels que les champignons et les bactéries, pour relever certains des défis les plus pressants de l’ère moderne, dont la marée montante de la pollution plastique », souligne Kew Gardens.

De précédentes études avaient déjà reconnu le potentiel des micro-organismes pour lutter contre la pollution plastique.

« A ce jour, 436 espèces de champignons et de bactéries pouvant dégrader le plastique » ont été identifiées, explique Kew Gardens. « Les scientifiques de Kew et leurs partenaires pensent que leurs dernières découvertes pourraient conduire au développement d’enzymes efficaces conçues pour dégrader biologiquement les déchets plastiques ».

Leur étude est publiée deux semaines avant des négociations, à Paris, qui doivent aboutir à un traité international juridiquement contraignant d’ici fin 2024 contre la pollution plastique.

Les deux scénarios sur l'avenir du plastique (AFP - Sabrina BLANCHARD, Julia Han JANICKI)

Les deux scénarios sur l’avenir du plastique

En 2019, 353 millions de tonnes de déchets plastiques ont été produites dans le monde, dont 22% ont fini abandonnées, c’est-à-dire dans des décharges sauvages, brûlées à ciel ouvert ou rejetées dans la nature, selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).

Selon le Fonds mondial pour la nature (WWF), la quantité totale de plastique dans les océans a augmenté de 50% au cours des cinq dernières années malgré un accroissement de 60% des politiques de lutte aux échelons nationaux.

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