Les États-Unis et leurs alliés du G7 ont annoncé, vendredi, de nouvelles sanctions pour enrayer la capacité de la Russie à poursuivre sa guerre en Ukraine, visant le très lucratif commerce des diamants russes, juste avant le début de leur sommet à Hiroshima. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, participera en personne au sommet.
Dans la ville symbole de la paix au Japon, les dirigeants des principales démocraties industrialisées doivent s’accorder sur un durcissement face à la Russie et trouver une ligne commune vis-à-vis de la puissance militaire et économique croissante de la Chine.
Face à Moscou, le G7 devrait s’efforcer de perturber les fournitures militaires du pays, de combler les lacunes en matière de contournement des sanctions, de réduire encore sa dépendance à l’énergie russe et de s’engager à geler les avoirs de Moscou jusqu’à la fin de la guerre, a assuré un haut responsable du gouvernement américain de Joe Biden.
Washington a ouvert la marche vendredi en annonçant de nouvelles sanctions « significatives » contre la « machine de guerre russe ».
Elles doivent empêcher « environ 70 entités en Russie et dans d’autres pays de recevoir des biens exportés américains », a ajouté ce responsable.
« Le G7 reste uni face à la menace de la Russie »
Ces sanctions montrent que « le G7 reste uni face à la menace de la Russie et ferme dans son soutien à l’Ukraine », a déclaré le Premier ministre britannique, Rishi Sunak.
« Les diamants russes ne sont pas éternels », a ironisé, de son côté, le président du Conseil européen, Charles Michel, annonçant que l’Union européenne allait aussi en limiter le commerce.
Les Émirats arabes unis, l’Inde et la Belgique, qui est membre de l’UE, figurent parmi les principaux importateurs de diamants russes, et un responsable européen avait estimé, jeudi, que l’adhésion de New Delhi serait cruciale.
Les dirigeants du G7 pourront présenter leurs arguments directement au Premier ministre indien, Narendra Modi, dont le pays entretient des liens militaires étroits avec la Russie, et qui a refusé de condamner l’invasion russe de l’Ukraine.
L’Inde fait partie des huit pays tiers dont les dirigeants ont été conviés à Hiroshima : un moyen pour le G7 de tenter de rallier certains États réticents à condamner Moscou et à s’opposer aux ambitions militaires croissantes de Pékin.
Fin du suspense sur la présence de Zelensky
Volodymyr Zelensky va participer en personne au sommet du G7, a déclaré une source européenne à Reuters.
Les spéculations persistaient sur la présence du président ukrainien qui devait dans un premier temps s’exprimer par vidéoconférence au cours du week-end. Le dirigeant est attendu dimanche, a précisé la source.
Avant d’entamer leurs discussions, les dirigeants du G7 se sont retrouvés vendredi matin au Parc du mémorial de la paix de Hiroshima.
Les chefs d’État et de gouvernement devaient déposer des gerbes devant le cénotaphe qui commémore les quelque 140 000 personnes tuées par la bombe atomique américaine du 6 août 1945.
Contributing to the duty of memory of the Hiroshima victims. Acting together for peace. pic.twitter.com/HvKabghTLn
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) May 19, 2023
Rêve japonais de désarmement
« J’espère qu’ici à Hiroshima, le G7 et les dirigeants d’autres pays montreront leur engagement en faveur de la paix, ce dont l’histoire se souviendra », a déclaré, jeudi, le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, qui a ses racines familiales et politiques à Hiroshima et qui aimerait inscrire le désarmement nucléaire à l’ordre du jour.
Ce moment de recueillement devrait cependant rester symbolique étant donné que les États-Unis, le Royaume-Uni et la France possèdent des milliers d’ogives nucléaires, et que les autres membres du G7, dont le Japon, sont couverts par le « parapluie nucléaire » américain.
Joe Biden deviendra seulement le deuxième président américain en exercice à visiter Hiroshima, mais comme Barack Obama en 2016 il ne devrait pas présenter d’excuses au Japon.
Outre l’Ukraine, l’agenda sera aussi dominé par la Chine et la diversification des chaînes d’approvisionnement des pays du G7 pour se prémunir contre le risque de « coercition économique » de Pékin.
« Nous voulons organiser les relations d’approvisionnement, de commerce et d’investissement à l’échelle mondiale de manière à ce que les risques ne soient pas accrus par la dépendance à l’égard de certains pays », a déclaré, jeudi, le chancelier Olaf Scholz, sans citer la Chine.
La France a toutefois assuré que ce ne serait « pas un G7 de la confrontation » mais « un G7 de la coopération et de l’exigence à l’égard de la Chine ».
AFP