« Je ne vais pas bien mais je survis » : deux actrices accusent Gérard Depardieu de violences sexuelles

Plusieurs actrices, dont Charlotte Arnould et Sarah Brooks, ont dénoncé le comportement de l’acteur.

Trois actrices ont pris la parole à visage découvert, mardi 23 mai sur BFMTV, pour accuser Gérard Depardieu de violences sexuelles. Treize femmes avaient témoigné contre l’acteur le 11 avril dernier, sur le site de Mediapart. Le célèbre comédien, qui nie vigoureusement les faits, est également mis en examen pour « viols » et « agressions sexuelles » après la plainte de la comédienne Charlotte Arnould, pour deux viols en 2018.

L’actrice, interrogée sur la chaîne d’informations en continu, a répété ses accusations. À l’été 2018, elle est invitée au domicile de l’acteur, un ami de sa famille et qu’elle connaît depuis toute petite.

« Je me rends chez lui et assez rapidement tout bascule », décrit-elle pudiquement pour qualifier le premier viol. L’actrice revoit Gérard Depardieu une semaine plus tard, à l’initiative de l’acteur, et dit subir un deuxième viol. « Il se repasse la même chose, le 13 août », dénonce-t-elle. « Je me sens morte, que ma vie est finie. Je sais qu’il s’est passé quelque chose de très grave mais je vais mettre un peu de temps pour le réaliser et ensuite porter plainte », ajoute Charlotte Arnould, qui avait rendu l’affaire publique à la fin 2021.

 

L’actrice dit « vivre l’enfer » depuis cinq ans et souffrir d’anorexie, de boulimie et avoir traversé des périodes d’addiction à l’alcool et aux médicaments. « Tout mon être est impacté. Je ne vais pas bien mais je survis », jure-t-elle. Charlotte Arnould a également dénoncé l’omerta et la complaisance du milieu du cinéma : « Tout le monde sait qu’il se comporte comme ça sur les tournages. Personne n’est surpris. »

« Il a rentré sa main dans ma culotte »
Sarah Brooks, de son côté, accuse Gérard Depardieu d’attouchements en 2015 sur le tournage de la série Marseille, diffusée sur Netflix. La jeune femme, qui n’a alors que 20 ans, vit sa première expérience d’actrice. « Quand on me l’a présenté, Gérard Depardieu a été très gentil avec moi et m’a fait des compliments. Je ne me suis pas plus inquiétée que ça », assure-t-elle sur BFM. Elle recroise l’acteur un peu plus tard, dans un stade de foot de Marseille.

« Quatre comédiens étaient réunis pour des photos. Depardieu était à côté de moi, et pendant le shooting il avait sa main dans mon dos et l’a rentrée dans mon short et dans ma culotte. Il l’a fait à deux reprises, et à chaque fois je lui ai demandé d’enlever sa main », raconte Sarah Brooks, qui avait déjà témoigné à visage découvert dans plusieurs médias dont Mediapart et Konbini.

 

L’actrice a alors interpellé l’équipe de tournage pour dénoncer le comportement de Gérard Depardieu. « Ben alors, je croyais que tu voulais réussir dans le cinéma ! », lui aurait rétorqué l’acteur, suscitant l’hilarité sur le plateau. La jeune femme, choquée, est partie en pleurs. « Il y a des gens qui m’ont soutenu mais d’autres qui m’ont dit que Gérard Depardieu est comme ça, que c’est son humour. C’était choquant, humiliant, décevant. Ce n’est pas un comportement acceptable », s’insurge Sarah Brooks.

« Tout le monde voit, personne ne dit rien »
Hélène Darras, figurante sur le film Disco, a elle aussi témoigné. Entre chaque prise, l’acteur la « prend par la taille ». « Je me laisse faire parce que c’est Gérard, puis à un moment il me met une main très appuyée sur les fesses et me demande dans l’oreille de monter dans sa loge », ce qu’elle refusera.

Là encore, l’actrice pointe du doigt l’omerta qui règne sur le plateau. « Tout le monde voit, personne ne dit rien », résume Hélène Darras. « C’est juste la première des agressions que je vais subir dans le cinéma, ça va devenir routinier. Il y a les castings où on nous demande de se déshabiller pour rien, les acteurs qui exagèrent entre chaque prise… On devient un objet », se désole l’actrice.

Les avocats de Gérard Depardieu ont fait savoir par un communiqué que l’acteur « dément formellement l’ensemble des accusations susceptibles de relever de la loi pénale ».

RTL

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