Perquisitions et arrestation : la police russe accentue la pression sur ses opposants

Des opérations de police sont menées depuis lundi soir contre des opposants au régime de Vladimir Poutine, à quelques mois seulement des élections législatives de septembre.

La pression ne cesse de s’accentuer sur l’opposition russe à l’approche des élections législatives de septembre. La police russe a effectué ce mardi des perquisitions chez plusieurs militants d’opposition, dont les anciens députés Dmitri et Guennadi Goudkov. Lundi soir, c’est l’ancien directeur de l’organisation Open Russia et détracteur du Kremlin, Andreï Pivovarov, qui avait été extirpé d’un avion pour être arrêté à l’aéroport Poulkovo de Saint-Pétersbourg, alors qu’il embarquait dans un avion pour Varsovie.

« Il y a des perquisitions à ma datcha près de Kolomna, tout comme chez mon ancien collaborateur Alexandre Soloviov et mon directeur de campagne Vitali Venidiktov. Je n’en connais pas la raison formelle », a indiqué sur la messagerie cryptée Telegram Dmitri Goudkov, seul véritable opposant à Vladimir Poutine à avoir siégé à la Douma depuis le tournant autoritaire de 2012.

Son père, Guennadi Goudkov, lui aussi anciennement député, a indiqué que la police perquisitionnait son ancien bureau, « alors qu’il n’y a plus rien là-bas depuis huit ans ». « Je n’ai aucune idée de ce que l’on peut y chercher », a-t-il déclaré sur Twitter. Il a estimé qu’il s’agissait de « représailles contre toute la famille Goudkov. Une vengeance pour tout ! »

Cette salve de perquisitions intervient alors que le principal détracteur du Kremlin, Alexeï Navalny, purge deux ans et demi de détention en prison et est visé par plusieurs autres affaires criminelles. Ses organisations ont été classées « extrémistes » et ont suspendu leurs activités par peur des poursuites.

« Collaboration avec une organisation indésirable »

Lundi soir, les forces de sécurité russes s’étaient au préalable chargées d’arrêter Andreï Pivovarov, ancien directeur de l’organisation Open Russia fondée par l’oligarque en exil et détracteur du Kremlin Mikhaïl Khodorkovski.

« J’allais prendre l’avion pour aller me reposer, j’ai passé la douane, ils n’avaient pas de questions. L’avion avait déjà commencé à bouger, quand soudain il s’est arrêté. Les flics sont arrivés et m’ont fait sortir », a raconté l’opposant sur Twitter.

Selon son équipe, des perquisitions ont eu lieu dans la nuit dans son appartement et les enquêteurs ont ouvert une affaire pour « collaboration avec une organisation indésirable », accusation passible de six ans de prison.

Des images diffusées sur le Twitter de l’opposant l’ont montré menotté et accompagné d’un groupe de policiers. Il devrait désormais être transféré à Krasnodar, dans le sud de la Russie, où l’enquête le visant a été diligentée, selon la même source.

L’organisation Open Russia (Russie Ouverte) s’était auto-dissoute fin mai par crainte de poursuites contre ses membres, après avoir été classée comme « indésirable » en Russie selon les termes d’une loi promulguée en 2015.

Source: leparisien.fr

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