Rien ne va plus en Sibérie, après les incendies précoces du printemps, la chaleur a franchi un nouveau seuil record. Depuis une dizaine de jours, des températures avoisinant les 40 °C y sont enregistrées quotidiennement.
Depuis début juin, la Sibérie connaît des températures qui ne cessent de battre leurs propres records d’un jour à l’autre :
40,1 °C à Klioutchi mercredi 7 juin,
39,6 °C à Baevo mercredi 7 juin,
38,5 °C à Barnaoul mercredi 7 juin,
37,9 °C à Jalturovosk samedi 3 juin.
Des records de chaleur en série dans les régions les plus froides du monde en ce moment
Ces températures se situent 15 à 20 °C au-dessus des moyennes de saison pour un mois de juin. Ces stations météo sont actives depuis 50 à 70 ans, il s’agit donc de la pire vague de chaleur connue dans cette région, et nous ne sommes que début juin.
Mais que se passe-t-il en Sibérie ? C’est en fait la quasi-totalité du continent asiatique qui est concerné par des masses d’air très chaud en altitude, associées à de vastes anticyclones. Ceux-ci ne cessent de se former et de fluctuer au-dessus de l’Asie : Kazakhstan, Chine, Inde, au nord de la Sibérie et au Kamchatka. Cette chaleur anormale va résister au nord de la Sibérie pendant encore 10 jours au moins, avec même une nouvelle intensification possible autour du 20 juin.
La vague de chaleur historique de 2020 est largement battue
Cette vague de chaleur rappelle celle survenue en 2020, pendant laquelle les valeurs avaient atteint les 38 °C. Un événement dont la probabilité a été jugée comme 600 fois supérieure en raison du réchauffement climatique lié à l’activité humaine par World Weather Attribution. Or, la vague de chaleur de 2023 fait à nouveau entrer le climat de la Sibérie dans une nouvelle ère.
Rappelons que les régions les plus froides de la Planète, comme l’Arctique, le Canada et la Sibérie sont celles qui se réchauffent le plus rapidement : 3 à 4 fois plus vite que le reste du monde. Parmi les conséquences les plus néfastes de la chaleur sur ces régions polaires, la fonte du permafrost, qui relâche alors d’énormes quantités de méthane (gaz à effet de serre beaucoup plus réchauffant que le CO2) et de CO2, aggravant à leur tour le réchauffement climatique.
FUTURA