« Partygate » : l’ex-Premier ministre Boris Johnson a « délibérément trompé » le Parlement
Au Royaume-Uni, une commission parlementaire a accusé, jeudi, Boris Johnson de mensonge délibéré et répété dans l’affaire des fêts à Downing Street durant la pandémie de Covid-19. Réaffirmant qu’il pensait ne rien avoir fait de mal, l’ex-Premier ministre a dénoncé une volonté d' »assassinat politique ».
Des conclusions accablantes attendues. Boris Johnson a « délibérément » menti au Parlement britannique à de multiples reprises dans l’affaire du « partygate », a conclu, jeudi 15 juin, une commission d’enquête parlementaire.
L’ex-Premier ministre avait été notifié la semaine dernière des conclusions accablantes de ces 14 mois d’enquête sur les fêtes à Downing Street pendant les confinements anti-Covid.
Il avait alors remis son siège de député avec fracas le 9 juin, dénonçant une « chasse aux sorcières » et attaquant son successeur Rishi Sunak.
« La commission n’a pas trouvé la moindre preuve » contre nous, a réagi cette fois encore Boris Johnson dans un long communiqué extrêmement agressif, réaffirmant qu’il pensait ne rien avoir fait de mal et dénonçant le « mensonge » et les conclusions « de malade » de la commission.
Il a accusé la commission d’avoir voulu porter « le dernier coup de couteau d’un assassinat politique ».
Accès retiré aux locaux du Parlement
Ne siégeant plus à la chambre des Communes, Boris Johnson ne risque plus grand chose. Le rapport précise que la commission aurait recommandé 90 jours de suspension si Boris Johnson n’avait pas claqué la porte, une sanction très sévère qui aurait probablement déclenché une élection partielle.
Le document, qui doit être encore soumis au vote des députés, demande néanmoins que soit retiré son accès aux locaux du Parlement, généralement accordé aux anciens Premiers ministres.
Un an après sa démission de Downing Street, où il aura passé trois ans émaillés de scandales, son départ fracassant empêche tout retour au pouvoir de l’ex-dirigeant conservateur, en attendant une éventuelle réélection aux législatives prévues l’année prochaine.
Guerres internes au Parti conservateur
Il a surtout ravivé les guerres internes au sein du Parti conservateur, au pouvoir depuis 13 ans, où Boris Johnson dispose d’alliés influents. Il garde une aura importante auprès de la base pour avoir remporté une victoire historique aux législatives de 2019 puis réalisé le Brexit, quand la sortie de l’Union européenne semblait dans l’impasse.
S’il reste au centre de l’attention politico-médiatique, sa capacité de nuisance réelle reste incertaine : ni ses tentatives de retour au pouvoir ni celles de mener des frondes contre le gouvernement sur certains projets n’ont abouti depuis un an. Et seuls deux députés l’ont imité et démissionné du Parlement depuis une semaine, alors que certains craignaient une vague de départs massifs fragilisant le gouvernement de Rishi Sunak.
AFP