Inquiétant : 30 % des oiseaux communs ont disparu en France en 30 ans

Les populations d’oiseaux en France déclinent dangereusement. Les scientifiques et les associations lancent à nouveau l’alerte sur cette situation catastrophique, et il faut agir immédiatement.

Les scientifiques continuent de tirer sur la sonnette d’alarme concernant le déclin des oiseaux en France. Ils nous alertaient déjà en 2018, en parlant d’« un niveau proche de la catastrophe écologique ».

Les oiseaux occupent un rôle majeur dans l’environnement et sont d’excellents indicateurs de l’état de santé des écosystèmes. C’est pourquoi, depuis 1989, des observateurs collectent des données sur le terrain et les analysent pour mesurer l’évolution des 123 espèces d’oiseaux les plus communes en France via le programme de Suivi temporel des oiseaux communs (Stoc).

Ornithologue collectant des données sur le terrain. © alvenmod, Adobe Stock

Après trente ans de suivi, le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN), l’Office français de la biodiversité (OFB) et la Ligue pour la protection des oiseaux (LPOdressent un bilan tout aussi désolant qu’en 2018. La population des oiseaux des villes et des champs en France a décliné de 30 % en 30 ans. Parmi 123 espèces, 43 régressent, 32 sont en expansion, ce qui n’est pas forcément une bonne nouvelle, et le reste est stable.

Les effets du réchauffement climatique se font également sentir. Les oiseaux doivent composer avec, et migrent vers le nord pour continuer de vivre à une température qui leur convient.

Un déclin des espèces des milieux urbain et agricole

En milieu urbain, les populations ont chuté de 27,6 %. La transformation des bâtiments et la rénovation des façades détruisent les cavités où les oiseaux ont l’habitude de nicher ; leurs ressources alimentaires diminuent et la pollution due à l’activité industrielle et aux transports impacte leur santé.

C’est une hécatombe

La situation est pire en milieu agricole : les effectifs des espèces comme l’alouette des champs ou les perdrix ont chuté de 29,5 %. C’est une hécatombe, dénonce Benoît Fontaine, scientifique au MNHN. Pour cause, l’agriculture intensive développée après-guerre, la diffusion de pesticides, en particulier les néonicotinoïdes qui déciment les insectes, mais aussi l’uniformisation des paysages qui appauvrit les habitats ou encore la mécanisation.

En milieu forestier, le déclin est moins important : les effectifs ont baissé de 10 % en 30 ans.

Alouette en plein vol, une larve dans le bec. © Yakubovich Dmitry, Adobe Stock
Un accroissement des espèces généralistes

Certaines espèces sont en expansion, mais c’est tout sauf une bonne nouvelle. Les oiseaux « généralistes », comme le pigeon ramier, le geai des chênes ou la mésange bleue, s’adaptent et prolifèrent au détriment des espèces dites « spécialistes » citées plus haut, occupant des niches écologiques particulières. Le fait qu’il y en ait de moins en moins signale une perte de biodiversité et une uniformisation de la faune sauvage.

Le geai des chênes, une espèce généraliste. © creux1, Adobe Stock

Si l’on veut conserver ces espèces, il faut prendre les choses en main dès aujourd’hui. Des analyses ont démontré l’efficacité de la création de réserves naturelles pour préserver les populations d’oiseaux et l’utilité des aides financières pour des pratiques agricoles non intensives et favorisant la biodiversité.

L’adoption d’une agriculture plus verte aiderait à protéger les oiseaux, notamment en arrêtant l’utilisation massive et déraisonnée des pesticides, en soutenant l’agroécologie et en réduisant l’artificialisation des sols.

Source: toulon.maville.com

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