Un Sommet pour un nouveau pacte financier mondial se tiendra à Paris les 22 et 23 juin en présence du Secrétaire général de l’ONU qui pousse pour une réforme du système financier international qui n’est pas adapté aux défis actuels.
Pour António Guterres, « le système financier mondial actuel, qui gère quelque 300 000 milliards de dollars d’actifs financiers, n’est tout simplement pas adapté ». « Les poly-crises actuelles aggravent les chocs subis par les pays en développement, en grande partie à cause d’un système financier mondial injuste, à court terme, sujet aux crises et qui exacerbe encore les inégalités », a-t-il déclaré récemment.
Le but de ce sommet est de relever simultanément les défis du changement climatique, de la protection de la biodiversité et de la lutte contre les inégalités pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD).
Le sommet est co-organisé par la France et l’Inde, qui occupe la présidence du G20 cette année. Le Secrétaire général de l’ONU fera le déplacement à Paris à cette occasion.
Seront également présents Olaf Scholz, chancelier d’Allemagne, Ursula Von der Leyen, Présidente de la Commission européenne ou encore Mia Mottley, Première ministre de la Barbade. Cette dernière porte l’initiative de Bridgetown, visant à faciliter l’accès des pays les plus vulnérables aux changements climatiques aux financements internationaux.
Le sommet a pour but de faire converger plusieurs agendas (climat, développement, dette) et de proposer des solutions innovantes pour faire face à ces enjeux.
Recul du développement humain
Il se tient dans un contexte international particulier : en 2022, l’ONU a constaté un recul du développement humain dans neuf pays sur dix à travers la planète, principalement entraîné par la baisse de l’espérance de vie et la hausse de la pauvreté. La pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine et leurs conséquences ont en effet réduit les revenus de nombre de pays, affectant leur capacité à financer l’accès de leurs populations aux services sociaux de base.
Les pays du Sud, moins pollueurs que le reste du monde, sont les plus menacés par la crise climatique. En 2022, les catastrophes naturelles ont coûté plus de 300 millions de dollars, ce qui pèse énormément sur leurs économies.
Ainsi, la « grande fracture financière » continue de s’étendre, laissant les pays du Sud plus sensibles aux chocs. Les pays en développement ne disposent pas des ressources dont ils ont besoin de toute urgence pour investir dans la relance, l’action climatique et les Objectifs de développement durable, ce qui les met encore plus en retard lors de la prochaine crise – et encore moins susceptibles de bénéficier des transitions futures, y compris la transition verte.
Accroître la solidarité avec le Sud
Ce sommet vise ainsi à faire un point d’étape sur « toutes les voies et moyens d’accroître la solidarité financière avec le Sud ». Les quatre grands objectifs sont de leur redonner un espace budgétaire, d’y favoriser le développement du secteur privé, d’encourager l’investissement dans les infrastructures « vertes » et de mobiliser des financements innovants pour les pays vulnérables au changement climatique.
Ce sommet s’inscrit dans une série d’autres événements internationaux qui se tiendront dans l’année (G20, Sommet des ODD, COP28, etc.) et vise à impulser l’obtention de résultats concrets à ces occasions.
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