Les relations entre la France et l’Algérie ne sont pas près de s’arranger ou de se stabiliser. Les piques envoyées d’un côté ou de l’autre, couplées à une hypersensibilité et colère algérienne, viennent de provoquer une nouvelle crispation du côté d’Alger à cause de l’hymne national algérien commenté par une ministre française.
Le commentaire de la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, au sujet d’une nouvelle addition à l’hymne national algérien qui concerne la France, a provoqué de vives réactions en Algérie.
L’ancien ministre algérien Abdelaziz Rahabi, le parti Jil Jadid et le Front de libération nationale (FLN) ont tous marqué leur colère face à la déclaration de la ministre française.
Dans une interview à la chaine LCI, Catherine Colonna avait estimé que le rétablissement d’un couplet anti-français écrit pendant la guerre d’Algérie était une décision « à contretemps ».
Le chef de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf a lui-même répondu par interview interposée à son homologue française. Interrogé mardi, sur le sujet par l’agence italienne Nova pendant son déplacement en Italie, le ministre algérien a exprimé sa « surprise » de voir que Catherine Colonna se « soit permis » d’émettre un avis sur l’hymne national algérien ajoutant qu’à ce stade, elle pouvait aussi critiquer la « musique de l’hymne national, qui, peut-être, ne lui plait pas non plus ».
Une confirmation des tensions persistantes entre les deux pays provoquées par la visite reportée du président algérien Abdelmadjid Tebboune en France.
Les autorités françaises ont refusé de céder aux caprices des généraux et de la présidence algérienne qui souhaitaient faire du déplacement de Tebboune à Paris un événement phare pour lancer sa candidature pour les élections présidentielles de 2024.
Alger avait réclamé un programme chargé sur plusieurs jours, incluant un discours donné devant l’Assemblée nationale française. Avant ce déplacement, le régime algérien avait préparé le terrain pour donner le change et faire croire qu’Abdelmadjid Tebboune était populaire en France.
Des manifestations ont été organisées deux reprises notamment dans la capitale française pour « soutenir » l’Etat algérien pourtant décrié et contesté depuis 2019 avec les marches du Hirak qui n’ont pu être asphyxiées qu’en usant de répression, de peines de prison lourdes frappant opposants et journalistes, sans compter la pandémie du coronavirus.
Suite à ce refus de la France de céder à l’agenda algérien qui réclamait par ailleurs que le chef de l’Etat major, Said Chengriha, soit reçu une deuxième fois sans raison particulière, le régime d’Alger s’est tourné vers la Russie.
La visite d’Abdelmadjid Tebboune à Moscou et sa rencontre avec Vladimir Poutine ont été un échec médiatique et diplomatique qui a eu pour conséquences de provoquer la colère des Européens qui sont ouvertement contre la Russie et soutiennent l’Ukraine dans le conflit entre les deux pays.
Le régime algérien s’est empressé d’envoyer des émissaires chez la première puissance européenne l’Allemagne et en Italie (avec qui l’Algérie vient de nouer un récent partenariat) pour s’expliquer et rassurer.
hespress