Si la série Secret Invasion est plutôt appréciée du public, son générique est loin de faire l’unanimité auprès des fans et des artistes.
Les critiques sont plutôt bonnes et le public est conquis, la nouvelle série Marvel semblait être sur de bons rails. Après plusieurs désillusions au box-office, l’écurie souffle un peu pour la sortie de Secret Invasion. Il faut dire qu’avec Samuel L. Jackson en tête d’affiche, la nouvelle production de Disney+ avait peu de chance de faire des déçus. Une poussière vient néanmoins d’enrayer la machine. Le générique de Secret Invasion n’est pas du tout apprécié de certains spectateurs et artistes.
Pour introduire chaque nouvel épisode, la série mise sur une séquence réalisée avec une intelligence artificielle. C’est en collaboration avec Method Studios – entreprise d’effets visuels créée en 1999 – que Marvel débute chaque aventure de Nick Fury sur Disney+. De nombreux artistes ont critiqué ce choix sur les réseaux sociaux. Alors que les inquiétudes au sujet de telles technologies se font plus vives, certains reprochent aux studios d’avoir préféré confier la conception à une IA plutôt qu’à des mains humaines.
Une invasion pas si secrète
Marvel n’a pas caché sa démarche puisque l’utilisation d’une intelligence artificielle est clairement mentionnée au générique. Néanmoins, les studios ont sans doute assez mal choisi leur moment pour explorer de tels horizons. Depuis quelques mois, Marvel est mentionnée comme le pire client de nombreuses sociétés spécialisées en effets numériques et spéciaux. Délais impossibles à respecter, changements de dernière minute ou encore problèmes de gestions, les témoignages pleuvaient sur les réseaux sociaux en juillet 2022.
De son côté, le producteur explique son choix comme une manière de faire référence au contexte de la série. Ali Selim confie à Polygon qu’il lui semblait juste de dépeindre l’invasion des Skrulls de cette manière. Il ajoute : “Nous leur parlions d’idées, de thèmes et de mots puis l’ordinateur commençait à se mettre à l’œuvre. Nous pouvions changer un peu en utilisant de nouveaux mots”. Il admet en revanche ne pas avoir saisi toutes les subtilités de tels outils.
Aucun poste menacé
De son côté, l’entreprise Method Studio a tenu à livrer quelques précisions. Dans un communiqué partagé par The Hollywood Reporter, la firme précise : “L’IA n’est qu’un outil parmi une immense gamme utilisée par nos artistes. Aucun travail d’artiste n’a été remplacé par l’intégration de ces nouveaux outils, au lieu de cela, ils ont complété et aidé nos équipes”.
Selon le studio, ces collaborateurs ont exploité la puissance de l’intelligence artificielle et utilisé leurs solides compétences dans le domaine de la conception graphique pour répondre à une direction artistique “experte”. Ce sont “des storyboard, des illustrations, la génération d’images IA et l’animation 2D/3D qui ont permis d’obtenir un tel résultat”.
Néanmoins, l’usage de telles technologies est au cœur de la discorde entre les studios hollywoodiens et le syndicat des scénaristes la WGA, ce choix est néanmoins assez curieux. Ce n’est en revanche pas la première fois que Disney s’essaie à une telle expérience. Pour Indiana Jones et le Cadran de la Destinée, l’IA a été utilisée pour parcourir les nombreuses images d’archives impliquant Harrison Ford. Avec la ferme intention de rajeunir numériquement l’acteur pour les besoins d’une scène d’introduction, ce cinquième volet utilisait une importante quantité d’outils de machine-learning.
Pourquoi l’intelligence artificielle inquiète-t-elle les scénaristes ?
The Hollywood Reporter
