Inflation, crise sociale… “Soutenons davantage nos entrepreneurs !”

Il est une communauté qui n’a pas attendu l’appel à “cent jours d’apaisement et d’action” pour prendre ses responsabilités et agir au bénéfice de la collectivité : nous, les entrepreneurs. On peut pourtant entendre ou lire, ici ou là, que nous ne demanderions rien à personne, et même qu’au fond, la France entreprenante se porterait au mieux quand une autre France se complairait dans la complainte. Au risque de détruire un mythe aux yeux des derniers à y croire : c’est faux.

Les entrepreneurs ne sont pas déconnectés des réalités économiques, politiques, sociales et environnementales. Les difficultés que vivent les Français en général ne leur sont aucunement épargnées, ils y sont même confrontés plus durement. Pour n’évoquer qu’un sujet d’actualité, le climat actuel d’inflation, de secousses économiques et d’incertitude géopolitique affecte indiscutablement les plans d’investissement en faveur de notre réindustrialisation, lesquels supposent d’y voir clair sur des années, voire des décennies.

Mieux considérer la communauté entrepreneuriale nécessite donc d’agir en faveur de cette dernière. Les entrepreneurs méritent d’être rassurés sur la capacité actuelle de l’État à les soutenir dans leurs projets, alors que deux projets de loi importants, sur l’industrie verte et sur le plein emploi, sont sur le métier. Les entrepreneurs ont besoin d’être entendus, leurs revendications légitimes ont le droit d’être prises en compte. Parce qu’eux aussi vivent dans le réel, nous devons les écouter et les intégrer dans le débat public.

Pour un patronat porte-parole de tous les entrepreneurs
Alors que l’État ressort durablement essoufflé de la conjoncture actuelle à l’Assemblée nationale, il nous incombe de renforcer la démocratie sociale en représentant plus efficacement les entrepreneurs dans leur diversité. Les organisations patronales, et notamment le Medef, doivent jouer ce rôle. Montrons pleinement que, derrière les quelques capitaines médiatiques du CAC 40, s’active l’armée des quatre millions de chefs d’entreprise engagés à l’unisson dans la transformation de notre économie et de notre société. Soyons les fidèles représentants de la France entreprenante !

Valoriser les millions d’artisans de la relance de la France suppose également de les accompagner plus étroitement dans les transitions. Refusons en conséquence le rôle de juge de moralité que l’État voudrait bien tenir à l’avenir, alors que la mention “industrie verte” risque de laisser sur le carreau des aides à la décarbonation nombre d’industries performantes et désireuses de se verdir elles aussi.

Menons également une véritable révolution digitale dans les commerces, les industries et les services, pour adapter chaque activité aux nouveaux modes de production et de consommation, sous le prisme de l’intelligence artificielle.

Enfin, la crainte d’une “grande démission” appartenant au passé, il est important de susciter aujourd’hui de “grandes vocations”. À l’heure d’un nouveau rapport des Français au travail, ce sont en effet ces vocations qui, nourries de la liberté d’entreprendre et de l’audace d’innover, apporteront les réponses aux transitions écologique, énergétique et numérique à l’œuvre. Permettons pour cela aux entrepreneurs de dégager de leur activité une rentabilité permettant d’investir, de s’entourer de collaborateurs engagés et de tirer le pays entier vers le haut.

CAPITAL

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