Plus de deux millions de musulmans sont attendus à La Mecque pour réaliser le hajj, l’un des cinq piliers de l’islam, qui débute dimanche sous une chaleur écrasante.
Le hajj débute à La Mecque, dimanche 25 juin, sous une chaleur écrasante avec des centaines de milliers de musulmans, le premier pèlerinage avec autant de fidèles en Arabie saoudite depuis la pandémie de Covid-19.
Plus de deux millions de pèlerins, venus de 160 pays, sont attendus cette année dans la ville la plus sacrée de l’islam, dans l’ouest du royaume, après trois ans de limitation du nombre de participants en raison de la crise sanitaire.
Au cœur de la Grande Mosquée de La Mecque, les fidèles ont commencé samedi à effectuer le « tawaf », soit les circonvolutions autour de la Kaaba, une grande structure cubique drapée d’un tissu noir brodé d’or, vers laquelle les musulmans du monde entier se tournent pour la prière.
« Ce sont les plus beaux jours de ma vie », a déclaré Saïd Abdel Azim, un retraité égyptien de 65 ans. Ce voyage, pour lequel il dit avoir économisé pendant 20 ans, est « un rêve devenu réalité ».
Un des cinq piliers de l’islam, le hajj doit être accompli au moins une fois dans la vie d’un musulman pratiquant qui en a les moyens. Il consiste en une série de rites religieux accomplis pendant plusieurs jours dans la ville sainte et ses environs.
« Je ne peux pas décrire mes sentiments »
Les pèlerins se rendront dimanche soir à Mina, à environ cinq kilomètres de la Grande Mosquée, avant le rite principal au Mont Arafat, où le prophète Mahomet aurait prononcé son dernier sermon.
À l’extérieur de la Grande Mosquée, des milliers de personnes ont prié sur les tapis colorés ornant la chaussée, les hommes portant pour la plupart l’ihram, deux couches de tissu blanc enveloppant le corps.
« Je ne peux pas décrire mes sentiments », a déclaré Yusuf Burhan, un étudiant indonésien de 25 ans. « C’est une grande bénédiction. Je n’avais jamais imaginé que je ferais le hajj cette année. »
L’accueil des deux principaux pèlerinages musulmans, le hajj et la omra (petit pèlerinage), confère du prestige et une légitimité aux dirigeants saoudiens.
De nombreux drames, dont des bousculades mortelles, ont marqué l’histoire du hajj, mais aucun accident majeur n’a été enregistré depuis 2015.
Les températures élevées – avoisinant les 45 degrés Celsius – dans l’une des régions les plus chaudes du monde représentant un défi croissant, les autorités ont installé de nombreux centres de santé et déployé 32 000 ambulanciers.
« Plus un seul lit vide dans notre chaîne de 67 hôtels »
Patrouillant à pied, sous des parapluies blancs pour se protéger du soleil, des policiers ont aspergé d’eau les pèlerins. À l’intérieur de la Grande Mosquée, des milliers de secouristes se tiennent prêts à intervenir.
Le hajj, qui coûte au moins 5 000 dollars par personne, est une importante source de revenus pour le premier exportateur mondial de pétrole, qui tente de diversifier son économie. Avant la pandémie du coronavirus, il rapportait plusieurs milliards de dollars par an.
Les autorités espèrent cette année se rapprocher du seuil des 2,5 millions de pèlerins atteint en 2019, après avoir accueilli 926 000 visiteurs en 2022. En 2020 et 2021, au plus fort de la crise sanitaire, seules quelques milliers de personnes avaient été admises.
Selon l’homme d’affaires saoudien Samir Al-Zafni, tous les hôtels de La Mecque et de ses environs affichent complet jusqu’à la première semaine de juillet. « Il n’y a plus un seul lit vide dans notre chaîne de 67 hôtels », a-t-il affirmé à l’AFP.
Le hajj est aussi l’occasion, pour les autorités, de montrer des évolutions sociales dans le royaume ultraconservateur, face aux accusations de violations des droits humains. En 2021, les femmes ont ainsi été autorisées à faire le pèlerinage sans être accompagnées d’un tuteur masculin.
AFP