Migration: Le Maroc, un partenaire fiable avec une stratégie pragmatique

Bien qu’il semblait être, jusqu’à présent, un carrefour migratoire peu attractif pour les longs séjours, le Maroc est rapidement passé de pays de transit à pays d’accueil, d’où la mise en œuvre fulgurante de sa politique migratoire et d’asile solide permettant l’inclusion des migrants et la protection de leurs droits. En parallèle, les démarches entreprises par le Royaume ont fait de lui un partenaire fiable de l’Europe dans la lutte contre la migration irrégulière et les réseaux de traite d’êtres humains.

Le Maroc, traditionnellement identifié comme pays de transit en raison de sa proximité de l’Eldorado européen, est devenu au fil des années une terre d’accueil pour bon nombre de migrants irréguliers et de réfugiés provenant principalement de l’Afrique subsaharienne. Ce changement de rôle a notamment nécessité une amélioration de la politique migratoire et d’asile. Pour ce, le Royaume a progressivement adopté une stratégie nationale dominée par le prisme humaniste, inclusive et protecteur des migrants.

Les démarches entreprises par le Maroc pour l’accueil et l’intégration des migrants
Conformément aux hautes orientations royales, le Maroc a mis en place une stratégie migratoire humaniste, inclusive et solidaire, qui place le respect des droits et de la dignité du migrant comme socle de la gouvernance migratoire.

La vision de la nouvelle Stratégie Nationale d’Immigration et d’Asile (SNIA) est déclinée en quatre objectifs stratégiques, à savoir: la facilitation de l’intégration des migrants, la mise à niveau du cadre réglementaire, la mise en place d’un cadre institutionnel adapté ainsi que la gestion des flux migratoires.

Elle repose principalement sur le respect des droits de l’Homme, la lutte contre la discrimination et la lutte contre la traite des êtres humains. Elle vise ainsi à faciliter aux migrants présents sur le territoire marocain l’accès au système sanitaire, l’accès à l’éducation et à la formation, l’accès au logement mais aussi à l’emploi.

En outre, le déploiement de la SNIA a permis d’initier, en 2014 et en 2016, deux opérations exceptionnelles de régularisation de la situation administrative des étrangers en séjour irrégulier au Maroc. Plus de 50.000 étrangers, majoritairement issus de pays d’Afrique subsaharienne, y ont bénéficiées. Le Royaume accueille également dans ses universités plus de 12.000 étudiants subsahariens, dont 90% vivent de bourses octroyées par le gouvernement.

S’inscrivant dans le cadre de l’aspect humaniste de cette stratégie, le Maroc a organisé, en collaboration avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), des opérations de retour volontaire au profit des migrants souhaitant retourner dans leur pays d’origine. Ils étaient en total 8.100 ressortissants africains ayant bénéficié de ces opérations depuis 2018.

Il convient de rappeler que le Maroc n’a pas non plus exclu les migrants et les réfugiés de sa campagne de vaccination contre le Covid-19. Il s’est occupé de la prise en charge gratuite aux seins des structures de soins des tests PCR, examens biologiques et radiologiques, et du traitement aussi. Et la liste reste longue.

Par conséquent, ces actions et efforts déployés par le Maroc lui ont permis de gagner la confiance de l’Europe et des agences des Nations Unies, le considérant comme un partenaire crédible et fiable sur lequel ils peuvent compter en matière de contrôle frontalier et de la lutte contre la traite des migrants et des êtres humains.

Le Maroc, un partenaire fiable et incontournable de l’Europe
Lorsqu’il s’agit de la gestion migratoire, le Maroc est toujours considéré comme un partenaire clé reconnu de l’Union européenne, compte tenu des nombreuses initiatives et actions qu’il a menées en faveur de la protection des migrants, de la lutte contre la migration irrégulière et contre la traite des êtres humains.

Pour Ylva Johansson, Commissaire européenne chargée des affaires intérieures, le Maroc est un partenaire très important « avec lequel une coopération solide et fiable est entretenue« . Alors que le premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a qualifié Rabat d’ »allié essentiel pour notre sécurité et pour une migration ordonnée dans notre pays et sur le continent européen », notant que les entrées des migrants irréguliers en Espagne ont considérablement diminuées dans un contexte de hausse générale de l’immigration vers le continent européen, et ce grâce à l’alliance et la coopération accrue avec le Maroc.

Dans le cadre des efforts déployés en tant qu’acteur responsable, le Maroc a pu secourir plus de 17.000 personnes en mer entre 2021 et 2022, démantelé plus de 1.300 réseaux de trafic d’êtres humains et de migration irrégulière ces cinq dernières années, avorté plus de 360.000 tentatives de migration irrégulière depuis 2017, dont 70.781 en 2022 et 25.519 à fin mai 2023, selon des données du ministère de l’Intérieur. Rien qu’entre 2016 et 2022, le Maroc a réussi mettre en échec plus de 145 assauts près des présides occupés de Sebta et Melilla.

Tentative d’entrée massive à Melilla, un assaut prémédité
L’assaut massive contre le préside occupé de Melilla, mené le 24 juin 2022 par environ 2.000 migrants irréguliers en usant une violence inouïe contre les forces de l’ordre, n’avait rien d’un fait ordinaire, mais c’est un crime en soi, prémédité et soigneusement orchestré. Par conséquent, 140 éléments des forces publiques ont été blessés à différents degrés, alors que plus de 30 migrants ont été blessés et 23 assaillants ont subi la mort aux suites d’une suffocation provoquée par la bousculade.

Lors d’un point de presse, le porte-parole du gouvernement marocain, Mustapha Baitas, a souligné que l’assaut était « préméditée, planifiée et exécutée d’une manière bien étudiée, loin des tentatives d’assaut habituelles« .

De son côté, Pedro Sánchez a fait observer qu’il » faut reconnaître l’effort que fait le Maroc, qui subit aussi la pression de la migration irrégulière« , assurant que « les véritables responsables de l’assaut violent mené par des migrants subsahariens contre la clôture métallique séparant les villes de Nador et Melilla, sont les mafias« .

Dans ce sens, il a précisé que « ce qui s’est passé à la clôture (…) était une attaque violente menée par des migrants armés« , appelant à « faire un exercice d’empathie à l’égard des forces de sécurité espagnoles et des forces publiques marocaines, qui ont souffert d’une attaque violente ayant fait des centaines de blessés parmi les forces de l’ordre« .

En effet, les forces de l’ordre marocaines, qui ont fait preuve de professionnalisme dans leur réponse à ces incidents, ont réussi à déjouer cette tentative d’assaut malgré sa violence, alors que les soins médicaux nécessaires ont été prodigués et des interventions chirurgicales assurées aux migrants blessés.

hespress

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