COVID-19: LE SYSTÈME DE FILTRATION DE L’AIR DANS LES TGV EST-IL INSUFFISANT?

Selon un rapport de l’Inspection du travail dévoilé par Mediapart, la concentration de CO2 à bord des TGV est supérieure au seuil limite de 800 ppm recommandé dans les lieux clos recevant du public. La SNCF se défend et assure que ce taux de CO2 ne concerne pas le transport ferroviaire.

La SNCF en fait-elle assez pour limiter le risque de propagation du Covid-19 dans ses trains? Si la plupart des études scientifiques s’accordent à dire que le risque d’infection est particulièrement faible dans les transports en commun, un rapport de l’Inspection du travail révélé par Mediapart s’interroge sur la qualité de l’air à bord des TGV.

Selon ces travaux qui portent sur la ligne Lyon-Montpellier, la concentration moyenne de CO2 relevé durant le trajet a atteint 1380 ppm (parties par million), avec un pic à 3994 ppm en gare de Valence. C’est bien plus que la recommandation du Haut Conseil de la Santé publique, lequel préconise ne pas dépasser les 800 ppm dans les espaces clos recevant du public.

Ce rapport de l’Inspection du travail intervient alors que le syndicat Sud Rail avait déjà constaté par ses propres mesures une concentration de CO2 trop élevée sur la ligne Paris-Lyon, souligne Mediapart.

Le media d’investigation en ligne pointe la performance du « système de ventilation et de filtration de l’air des TGV » qui ne permettrait pas de réduire suffisamment le risque de propagation du Covid-19. D’abord, si des clapets sont prévus à bord des trains pour fournir de l’air frais, l’air neuf ne représente au final que 40% de l’air qui circule à bord des TGV.

Le système de climatisation quant à lui apporte de l’air recyclé qui représente donc 60% de l’air respiré dans les TGV. Mais les filtres utilisés par celui-ci ne capteraient pas suffisamment (20% au mieux) les particules virales susceptibles de favoriser les contaminations par aérosols. Au contraire des filtres HEPA (High Efficiency Particulaite Air Filters) efficaces à près de 100%. Or ces derniers que l’on retrouve dans les avions ne sont pas utilisés par la SNCF.

Le seuil des 800 « ne concerne pas le transport ferroviaire »

Contactée, la SNCF se défend, assurant que « les recommandations du Haut Conseil de la Santé publique d’un seuil de taux de CO2 de 800 ppm ne concernent pas le transport ferroviaire mais ne visant que les seuls Etablissements Recevant du Public non ventilés ». La compagnie prend plutôt comme référence la réglementation européenne qui fixe le seuil de « 5000 parties par million dans toutes les conditions d’exploitation » du transport ferroviaire. Or, « les matériels TGV sont conçus pour maintenir un niveau de CO2 compris entre 1000 et 1500 ppm », ajoute l’entreprise.

S’agissant de l’apport en air extérieur, celui-ci est « continu et équivalent à 20m3 d’air neuf par heure et par voyageur. Le système de ventilation des trains renouvelle la totalité de l’air intérieur des rames toutes les 9 minutes environ (TGV) ou 6 minutes (TER ou Intercités) grâce à un puissant filtrage qui assure la circulation d’un air renouvelé et assaini dans les rames tout au long du trajet », assure encore la SNCF.

Quant aux système de filtration, sa performance « équivaut à celle d’un masque chirurgical ». Aussi, « l’air recyclé subit en permanence un traitement mécanique, hygrométrique et thermique qui permet de diminuer le taux de particules virales diffusées par aérosolisation », conclut la compagnie.

De son côté, le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a rappelé ce vendredi sur CNews que « les chiffres que nous avons depuis plus d’un an et demi nous montrent que les transports en commun (…) ne sont pas des lieux de propagation prioritaires par rapport à d’autres lieux », notamment en raison de « l’obligation de désinfecter et de porter le masque ».

Mais les études sur lesquelles s’appuie régulièrement le ministre délégué souffrent de certaines limites, comme le rappelle ici 20 minutes: des spécialistes, comme l’épidémiologiste et membre de l’Académie de médecine Yves Buisson, notent qu’il est difficile de détecter des foyers de transmission dans les transports en commun.

Source: bfmtv.com

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