Un réseau de trafic de migrants démantelé entre l’Algérie et l’Espagne

Quinze personnes ont été arrêtées dans le sud de l’Espagne mardi, dans le cadre d’une collaboration entre plusieurs polices européennes. Les trafiquants présumés sont accusés d’avoir fait passer 200 migrants syriens et algériens en Espagne via des bateaux très rapides.

Ils faisaient payer entre 7 000 et 20 000 euros par personne pour leur faire traverser la Méditerranée. Quinze personnes ont été arrêtées dans le sud de l’Espagne dans le cadre d’une opération menée en collaboration avec l’agence européenne de police Europol et les autorités allemandes et norvégiennes, a appris mardi 5 juillet l’AFP. Treize d’entre elles ont été placées en détention provisoire.

L’enquête a permis de déterminer que cette organisation, qui se livrait également au trafic de drogue et d’armes, avait amené « plus de 200 migrants » syriens et algériens en Espagne depuis l’Algérie « à bord de bateaux très rapides pilotés par des individus armés ». Elle demandait « entre 7 000 et 20 000 euros par personne » pour la traversée de la Méditerranée, a précisé la police.

Une route « invisible » entre l’Algérie et l’Espagne
Pilotée depuis la Libye et l’Espagne, la cellule criminelle disposait de ramifications au Soudan, au Libéria et en Algérie, selon la police. Elle avait pour objectif de proposer à des exilés syriens un passage vers l’Europe en passant par la Libye, via le Soudan ou le Liban, puis l’Algérie. Elle leur fournissait aussi des papiers et visas.

Les démantèlements de réseaux de ce genre sont fréquents entre l’Espagne et l’Algérie. En juillet 2022, quatre Algériens, soupçonnés d’avoir organisé des traversées en mer en bateaux-taxis, avaient été interpellés par la police espagnole. Ils demandaient 5 000 euros à chaque candidat à l’exil pour arriver jusqu’en Andalousie depuis l’Algérie.

Même s’il ne faut que quelques heures en bateau pour atteindre l’Espagne depuis l’Algérie (entre 150 et 300 km selon la ville de départ), cette route maritime demeure très dangereuse pour les candidats à l’exil, entre les forts courants, et des embarcations non adaptées. En 2022, au moins 464 personnes y sont mortes dans 43 naufrages.

Le nombre de migrants clandestins arrivés sur les côtes de l’Espagne continentale et de l’archipel des Baléares a augmenté de 29,22% au premier semestre par rapport à la même période de l’an dernier, selon le ministère espagnol de l’Intérieur.

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