Les tueries se poursuivent en Ituri, un mois après la proclamation de l’Etat de siège par le Président Félix Tshisekedi. Les cas récents sont, entre autres, ceux enregistrés, dans la matinée de ce 2 juin où 12 personnes ont été tuées et 4 autres blessées dans un carré minier, dans le groupement de Karani et celui du 31 mai en Ituri, où au moins 50 personnes ont été tuées dans les villages de Boga et Tchabi.
Le bilan de l’Etat de siège ne rassure pas, malgré quelques résultats positifs, dont la neutralisation de trente rebelles ougandais des ADF et la récupération de quelques villages à Beni, dans le Nord-Kivu. « Nous avons aujourd’hui 30 ADF neutralisés et plus de 70 collaborateurs arrêtés. Nous avons aussi eu à récupérer cinq véhicules qui servaient de transport, au ravitaillement des ADF », a déclaré à Radio Okapi, le lieutenant Anthony Mwalushay, porte-parole du secteur opérationnel Sokola 1 Grand Nord.
Le 31 mai dernier, le Secrétaire administratif de la chefferie de Bahema-Boga, dans la province de l’Iruri, a déclaré aux médias locaux qu’ « au moins 50 personnes ont péri dans une attaque non revendiquée jusque-là. « C’était aux environs de 1h du matin de ce lundi. Des hommes armés qui, jusque-là restent inconnus, ont assiégé le camp des déplacés de Rubingo. Ici, ils ont aussi incendié 7 véhicules et plusieurs boutiques dans le centre de Boga ». Selon la même source, ces assaillants ont tué 20 personnes et enlevé 10 autres dans la chefferie voisine de Banyali-Tchabi.
Après ces atrocités, le lieutenant-général Jonny Luboya, gouverneur militaire de cette province a réagi : « Il y a des gens qui pensent qu’ils peuvent encore nous humilier en faisant ce qu’ils ont fait à Tshabi et à Boga. Mais rassurez-vous, ça va s’arrêter », a-t-il dit, brièvement, au cours de la présentation par la police des présumés bandits armés à Bunia.
« Les vraies actions de terrain semblent manquer »
Ces tueries ont laissé un goût amer dans l’opinion. Dans un tweet, le Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018 a condamné ces actes, ajoutant que « les auteurs doivent être traduits en justice pour briser le cycle de violence et d’impunité ». Pour le mouvement citoyen Lutte pour le changement (LUCHA), « au-delà des discours, les vraies actions de terrain semblent manquer un mois après la déclaration de l’Etat de siège ».
« Dans deux semaines les choses vont changer sur le terrain »
Dans la matinée de ce 2 juin, le baromètre sécurité du Kivu, un projet de recherche porté par l’ONG américaine de défense de droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW) et le groupe d’étude sur le Congo (GEC) de l’université de New York, a confirmé que 12 personnes ont été tuées et 4 autres blessées, dans un carré minier en Ituri, par les miliciens de la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO). Entretemps, le gouvernement congolais a annoncé que toutes les pistes seront mises en marche pour le retour de la paix dans ces deux provinces. « Dans deux semaines les choses vont changer sur le terrain », a fait savoir le ministre de la Défense, Gilbert Kabanda.
Pendant ce temps, ce jeudi, les députés vont examiner le projet de loi portant sur la prorogation de l’état de siège, décrète le 6 mai, par le Président Felix Tshisekedi.
Source: actualite.cd
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