La nouvelle estimation du nombre de loups en France crée la polémique

La préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes, en charge du dossier « loup », a établi une estimation provisoire de 906 spécimens sur le territoire national.

Selon un communiqué de la préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui coordonne le plan national loup 2018-2023, « alors que la population de loups était estimée à l’issue de l’hiver 2017-2018 à 430 individus, le bilan (…) pour l’hiver 2022-2023 (…) établit une estimation provisoire à 906 loups soit un chiffre stable par rapport à l’an dernier (921 loups)« .

Le nouveau comptage traduit donc toutefois une population lupine en baisse. Ce chiffre a fait bondir les organisations agricoles et les associations de défense de la faune. Mais pas pour les mêmes raisons.

Les ONG demandent une diminution du nombre de tirs

L’estimation annuelle de la population de loups est très attendue à la fois des éleveurs et des défenseurs de la nature. Elle détermine le nombre maximum de loups pouvant être abattus chaque année dans le cadre de la protection des troupeaux. En effet, le loup gris est protégé dans l’Union européenne mais des tirs peuvent être prévus à titre dérogatoire.

Les ONG n’ont donc pas tardé à réagir à cette baisse annoncée. « Cette année, l’estimation de 906 loups donnée par les services de l’Etat fait apparaître une baisse de la population. Cette évolution intervient après l’année 2022 au cours de laquelle 162 loups ont été tués lors de tirs légaux dérogatoires.

Un nombre record accompagné d’une hausse des destructions illégales« , dénoncent, dans un communiqué commun, les organisations FERUS, Humanité et Biodiversité, FNE, LPO,  ASPAS, WWF. Elles demandent au gouvernement d’accorder moins de tirs.

Un chiffre « clairement sous-évalué » pour les éleveurs

Le loup étant un animal sauvage vivant sur de grandes étendues, sa population ne peut être comptée précisément et est donc estimée sur la base d’indices (observation visuelle, empreintes, déjections…) à partir desquels l’Office français de la biodiversité (OFB) publie une fourchette d’estimation.

Pour les organisations agricoles majoritaires, le nombre de loups présents en France cette année est « clairement sous-évalué » par les autorités. Elles reprochent à l’OFB de s’être fondé sur un nombre d’indices « très en retrait par rapport à l’année précédente : près de 1.000 en moins« , du fait de son « manque de moyens« .

 La préfecture indique de son côté que « l’analyse des données génétiques collectées cet hiver permettra à l’OFB, au cours de l’été, de procéder à une réévaluation en vue d’annoncer un chiffre stabilisé« . Celui-ci devrait être encore plus attendu que les précédentes estimations.

AST

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