L’Australie autorise deux substances illicites comme médicaments

C’est une décision qui suscite la controverse : la psilocybine et la MDMA deviennent des médicaments pour traiter certains troubles mentaux en Australie.

En Australie, des psychiatres agréés sont désormais autorisés à prescrire de la psilocybine et de la 3,4-méthylènedioxy-méthamphétamine (MDMA) pour le traitement du syndrome de stress post-traumatique et de certains types de dépression, et ce depuis le 1er juillet dernier. La MDMA est connue sous le nom d’ecstasy, une drogue festive, et la psilocybine est l’ingrédient actif des champignons hallucinogènes.

L’autorité australienne de réglementation des médicaments qui a approuvé cette décision – la Therapeutic Goods Administration – indique qu’elle a fait l’objet d’une vaste consultation auprès d’experts et qu’elle a été prise après un processus de trois ans. Bien évidemment, l’emploi de ces substances reste encadré par la loi : la psilocybine et la MDMA deviennent des médicaments de l’annexe 8 (drogues contrôlées), tout en restant de l’annexe 9 (substances interdites) et dont l’utilisation est pratiquement illégale en dehors des essais cliniques approuvés.

En 2020, on estime que 13 millions d'adultes américains souffraient du syndrome de stress post-traumatique. © Bits and Splits, Adobe Stock 

Un article paru dans Nature indique que les dernières recherches ont montré que certaines drogues illicites sont efficaces dans le traitement de certains troubles mentaux lorsqu’elles sont associées à une psychothérapie. Un essai de phase II a révélé qu’une dose de 25 mg de psilocybine était deux fois plus efficace qu’une dose de 1 mg pour lutter contre la dépression résistante au traitement, bien que des effets secondaires importants aient été observés. Un rapport portant sur la MDMA la décrit comme un « traitement révolutionnaire potentiel » du syndrome de stress post-traumatique.

« Les recherches sont convaincantes, les preuves s’accumulent et la thérapie psychédélique assistée peut offrir un espoir à un petit nombre de patients chez qui d’autres traitements ont été tentés sans succès durable », a déclaré le professeur Richard Harvey. Pour autant, il ne s’agit pas d’un remède miracle et des effets secondaires potentiels sont à prendre en considération. Du côté des cliniciens, certains craignent que la réglementation qui régira l’accès à ces médicaments soit insuffisante.

futura

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