Le président ukrainien Volodymyr Zelensky se rend aujourd’hui en Bulgarie pour une visite officielle d’un jour, destinée à discuter de l’adhésion à l’Otan et à évoquer la livraison d’armes, dans un pays grand producteur de munitions. Le paysage politique reste quant à lui très divisé par rapport à la guerre en Ukraine et l’attitude à adopter vis-à-vis de Kiev et de Moscou.
Officiellement, cette visite demeure secrète. Ou du moins, elle n’a été confirmée par aucune institution publique. Seul le ministre de la Défense Todor Tagarev a admis dans une interview télévisée qu’elle était en préparation depuis « un certain temps ».
Les visites à l’étranger de Volodymyr Zelensky sont habituellement gardées secrètes pour des raisons de sécurité. Malgré tout, les réactions politiques ont été vives. La coalition au pouvoir entre les partis des anciens Premiers ministres Boyko Borissov et Kiril Petkov se sont félicités de la visite de Zelensky. Le parti ultra-nationaliste et pro-russe Renaissance a quant à lui annoncé que le président ukrainien ne serait pas le bienvenu en Bulgarie.
« Il y a assez de fascistes dans le Parlement et au sein du gouvernement pour en importer d’Ukraine », écrivait le leader du parti Kostadin Kostadinov sur Facebook. Le Parti socialiste, également pro-russe, a réitéré son opposition à l’envoi d’armes à l’Ukraine, ce qu’il a déclaré vouloir dire à Zelensky en personne.
En 2022, le Parlement bulgare avait refusé de recevoir le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba ou d’entendre un message de Volodymyr Zelensky. Le gouvernement fraîchement élu a pourtant annoncé son intention d’envoyer des armes directement à l’Ukraine, mais pas d’avions de chasse MIG-29 ou des chars d’assaut, fortement convoités par les forces armées ukrainiennes.
La revente de réacteurs nucléaires de fabrication russe achetés par la Bulgarie mais qui demeurent inutilisés pourrait également faire partie des discussions.
RFI