La situation sociopolitique marquée par le terrorisme au Mali, au Niger et au Burkina Faso, est liée « aux mauvaises fatwas », ces consultations juridiques données par des interprètes de la loi islamique ne disposant pas de savoir religieux, a estimé, dimanche, le doyen des hautes études et de recherche scientifique à l’Université de Niamey, docteur Ali Yacouba.
«Je dirai que tous les problèmes que nous avons au Mali, au Niger et au Burkina Faso émanent de ces mauvaises fatwas», a soutenu, dimanche, le doyen des hautes études et de recherche scientifique à l’Université de Niamey, par ailleurs membre de la section du Niger de la Fondation Mohammed VI des Oulémas africains (FM6OA), docteur Ali Yacouba.
Docteur Yacouba qui animait une conférence lors des travaux du colloque international sur «les règles de la fatwa dans le contexte africain», à Marrackeh, faisait allusion aux interprétations de personnes qui «n’ont pas de savoir religieux ni de connaissances en langue arabe» et qui se sont autoproclamés muftis, c’est-à-dire des interprètes de la loi islamique.
Pour lui, cette catégorie de savants et théologiens musulmans constituent une source de problèmes notamment pour les Etats ouest-africains par le fait «des controverses et des allégations qu’ils entretiennent à cause de leur inculture».
« Ils sont tellement nombreux et ce sont eux qui créent beaucoup de zizanies », insiste-t-il, précisant qu’à contrario, les muftis « officiels », membres d’associations ou de fédérations islamiques qui sont nommés, reconnus et consultés par les gouvernements émettent des fatwas à l’aune des préceptes religieux.
Dr Ali Yacouba recommande pour résoudre la « crise de la fatwa », en l’occurrence dans les pays du Sahel, entre autres, la création d’un conseil de fatwa au sein des sections religieuses, l’unification de la source de la fatwa et l’interdiction de l’auto-proclamation de muftis.
Le colloque international sur la pratique de la fatwa en Afrique qui se tient du 8 au 10 juillet 2023 à Marrakech, à l’initiative de la Fondation Mohammed VI des Oulémas africains réunit plus de 350 Oulémas venant de 72 pays d’Afrique, d’Europe, d’Asie et d’Amérique du sud.
Agence d’information du Burkina