Les fortes chaleurs de ces derniers jours ne laissent pas le corps indifférent. Il s’adapte pour en contrer les effets, qui peuvent être dangereux pour la santé.
Avec l’été s’invitent les fortes chaleurs, qui mettent le corps humain à rude épreuve. Il lutte contre cette hausse des températures, qui n’est pas sans danger pour la santé.
L’enjeu premier pour le corps, lorsque le mercure s’envole, est de maintenir une température à 37°C environ. Et pour cause, « les organes vitaux de l’organisme, que sont le cœur, le foie, les reins, le cerveau, ne tolèrent pas une température supérieure à 37°C », explique le Docteur Alain Ducardonnet, cardiologue et médecin du sport, à BFMTV.com. L’enjeu est donc d’éviter l’apparition de problèmes de santé.
Pour cela, l’organisme dispose d’un système qui lui permet de se refroidir, mais aussi de se réchauffer lorsqu’il fait très froid. Cela s’appelle la thermorégulation.
Transpiration et évaporation
Lorsque les températures sont particulièrement élevées, l’organisme va chercher à évacuer cette chaleur grâce à une technique bien connue: la transpiration. « Les petits vaisseaux qui sont présents dans le corps vont se dilater pour laisser passer un liquide au niveau de la peau, afin de refroidir le sang. C’est cela qui crée la transpiration », détaille le Docteur Alain Ducardonnet.
La sueur, en s’évaporant, évacue la chaleur et permet ainsi au corps de se refroidir. « Mais il est donc primordial que cette transpiration puisse s’évaporer », pointe Alain Ducardonnet. Si ce n’est généralement pas un problème en France métropolitaine, où le climat est tempéré, « l’évaporation peut être plus difficile dans les zones où il y a un fort taux d’humidité ».
Ce qui n’est pas sans conséquence, puisqu’une mauvaise évacuation de la chaleur entraîne une hausse de la température du corps, ce qui peut provoquer un coup de chaleur.
De même, « quand on ne transpire pas, cela veut dire que l’organisme est dépassé. C’est le signal d’un possible coup de chaleur », ajoute le Docteur Alain Ducardonnet. À noter que le coup de chaleur peut s’avérer mortel, puisqu’il provoque des lésions des organes vitaux.
Boire de l’eau et se rafraîchir
Il ne faut donc pas prendre la chaleur à la légère et ne pas oublier d’aider son organisme à y faire face. « Quand on transpire, on perd beaucoup d’eau, donc il faut boire pour éviter la déshydratation », rappelle Alain Ducardonnet. Il précise que lorsqu’on a soif, « cela veut dire que l’on a déjà une dette de 20 % de notre capital hydrique ». Il est donc judicieux de boire même si la soif n’est pas là et de privilégier une eau à température moyenne. « Si l’eau est trop froide, l’organisme croit qu’il fait froid et arrête toute transpiration », explique le médecin. « En revanche, si l’eau est trop chaude, cela augmente la transpiration et provoque un risque de déshydratation. »
L’alcool, le café, le thé et les boissons sucrées sont, elles, fortement déconseillées.
Alain Ducardonnet recommande par ailleurs l’usage d’un brumisateur, « qui va rafraîchir la peau », ou d’un ventilateur et, plus généralement, de privilégier les endroits frais. Autre astuce : « Prendre une douche froide et ne pas se sécher. »
Des symptômes comme de la fatigue, des maux de tête, de la fièvre ou des troubles du sommeil, peuvent apparaître lorsque l’organisme peine à réaliser efficacement sa thermorégulation. « Tout ce fonctionnement est un travail considérable pour l’organisme », assure le médecin du sport.
Les enfants et les personnes âgées sont les plus vulnérables face aux fortes chaleurs puisque leur métabolisme s’adapte moins facilement. « Les bébés peuvent très vite être déshydratés », explique le Docteur Alain Ducardonnet. Les personnes âgées, elles, « ne ressentent pas la chaleur et donc ne produisent pas suffisamment de transpiration pour refroidir leur corps ». Il faut donc redoubler de vigilance.
BMFTV