Les Bleuets se sont imposés (89-79 a.p.), dimanche soir, face à Israël en finale de la compétition sur l’île de Crète, en Grèce. La France n’avait remporté ce titre chez les moins de 20 ans qu’en 2010.
D’un coup le banc s’est levé. Enfin libéré ! Il reste encore un peu moins d’une minute à jouer, mais le match a définitivement basculé. Auteur d’une prestation de titanesque (26 points et 5 rebonds), Maxime Raynaud vient, du haut de ses 2,16 m, d’inscrire un tir à 3 points qui offre 10 longueurs d’avance à la France (87-77). Au terme d’un incroyable suspense et d’un terrible combat, les Bleuets se sont imposés (89-79 a.p.) face à Israël, dimanche soir à Héraklion sur l’île de Crète en Grèce, en finale du Championnat d’Europe des moins de 20 ans. Treize longues années après le sacre de la génération des Andrew Albicy ou Nicolas Lang, la France est de nouveau championne d’Europe de la catégorie.
Les joueurs de Guillaume Vizade peuvent enfin laisser exploser leur joie. Armel Traoré – partenaire de Victor Wembanyama aux Metropolitans cette saison – peut découper, comme de tradition, les filets de paniers de basket qu’il se mettra autour du cou pendant que ses partenaires se congratulent et sautent partout sur le parquet de l’Héraklion Arena.
C’est la 9e médaille d’or de l’histoire remportée par une équipe masculine française dans des compétitions européennes chez les jeunes après le sacre des U20 en 2010, ceux des U18 en 1992, 2000, 2006 et 2016, et ceux des U16 en 2004, 2014 et 2016. Certains de ces jeunes joueurs sont devenus des professionnels reconnus et redoutés en Europe ou en NBA, des cadres de la grande équipe de France, d’autres, au contraire, ont connu des parcours plus sinueux et confidentiels, mais tous ont en commun d’avoir décroché la plus belle des breloques et de faire partie de l’histoire du basket français.
Maxime Raynaud est, lui, un – jeune – homme de parole. Avant de s’envoler pour la Grèce et l’Eurobasket, l’ancien joueur de Charenton et de Nanterre n’avait pas caché ses ambitions. « On y va pour gagner l’or, quand tu as l’honneur de représenter ton pays tu ne peux viser que la victoire », nous avait-il déclarés. Raynaud faisait d’ailleurs partie des cinq joueurs finalistes malheureux de l’Euro U 16 en 2019 présents cette semaine sur le parquet l’Heraklion Arena. Une équipe où évoluait également un certain Victor Wembanyama, entré depuis dans une autre dimension.
Le duel des colosses – et des grosses têtes – entre Maxime Raynaud (étudiant en informatique et mathématiques à Stanford) et l’Américano-israélien Daniel Wolf (2,11 m, étudiant à Yale) a tenu toutes ses promesses et provoqué quelques étincelles sous les paniers. Mais après avoir concassé, étrillé, tous leurs adversaires dans le tournoi (avec un écart moyen de 32 points par match), les Bleuets ont souffert pour se défaire de l’invité surprise de la finale.
Nerveux et maladroits en début de match, peut-être rattrapés par l’enjeu du match et la pression, ils déjouent complètement, confondent vitesse et précipitation, multiplient les mauvais choix et les fautes. L’équipe israélienne en profite pour creuser l’écart (12-21, 7e). Touchés mais pas coulés, les partenaires d’un Ilias Kamardine intenable (23 pts, 7 passes au final et élu meilleur joueur de la compétition) finissent par retrouver leur jeu et grappillent leur retard.
La rencontre est enfin lancée. Le suspense est haletant, bouillant. Après avoir compté 11 points d’avance au début du 3e acte (55-44, 23e), la France craque, son adversaire reprend les devants à la 39e (68-70). Il faudra finalement patienter jusqu’à la prolongation pour voir les Bleuets prendre définitivement l’avantage et entrer dans l’histoire du basket français. « Je ressens beaucoup de joie et d’émotion positive, savoure le coach Guillaume Vizade.
Je remercie les joueurs et les membres du staff qui se sont mis au service du collectif. Tout le monde a joué un rôle dans ce titre. On est allé le chercher car on a commis quelques erreurs qui auraient pu nous coûter. C’était un match de haut niveau. On va maintenant fêter ça avec les familles présentes. » La nuit s’annonce belle.
leparisien