Pour Jean-Luc Mélenchon, il y a une « jonction dans les faits » entre Macron et l’extrême droite

Politique Paris (XXe), le 11 juin 2023 Cérémonie en hommage à Bernard Pignerol (disparu le 21 mai dernier d'un cancer) au cimetière du Père Lachaise , compagnon de route historique de Jean-Luc Mélenchon, ici aux côtés des députés Jérôme Guedj, Clémence Guetté, Mathilde Panot, Manuel Bompard, Sophia Chikirou, Farida Amrani, Gabriel Amard, Sébastien Delogu. Photo LP / Fred Dugit

La mise à l’écart de la France insoumise « est leur (à majorité et à l’extrême droite) liant, leur motif de vote mutuel au deuxième tour », écrit-il sur son blog, critiquant la notion d’« arc républicain » évoquée par la majorité.

« Rien n’arrêtera la dérive macroniste et la jonction/compétition avec l’extrême droite, à part la victoire de la Nupes. » Le leader des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, a dénoncé samedi soir sur son blog la « jonction dans les faits » entre le camp macroniste et l’extrême droite, fustigeant « un ramassis rance de tous les réactionnaires » qui s’est selon lui consolidé durant les émeutes.

Dans cette note de blog, Jean-Luc Mélenchon dénonce longuement le concept « d’arc républicain », souvent invoqué par la majorité macroniste et qui exclurait les Insoumis. « Incapables de formuler à haute voix cette jonction, car elle émietterait peut-être le bloc du soi-disant centre, ils (les macronistes et LR) construisent une jonction dans les faits. Son aliment est le discours dominant aligné sur l’extrême droite, ses mots ses valeurs, ses registres », assure l’Insoumis, fustigeant aussi bien le mot « décivilisation » employé par Emmanuel Macron, que les mots « régression ethnique », employés par le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau.

Selon Jean-Luc Mélenchon, cette alliance de fait s’exprime dans « la dédiabolisation du RN » et dans « l’annonce permanente de sa victoire prochaine ». « Mais le plus fort est la mise à l’écart de LFI qui fonctionne comme un dénominateur commun. C’est leur liant, leur motif de vote mutuel au deuxième tour », relève l’ancien député des Bouches-du-Rhône.

« Rien, absolument rien, n’aura été traité »
Jean-Luc Mélenchon revient également sur les récentes émeutes, consécutives à la mort du jeune Nahel à Nanterre (Hauts-de-Seine), tué par un policier. « Rien, absolument rien, ni aucune des causes à l’origine de la révolte n’aura été traité, aucune parole n’aura été adressée à la souffrance populaire sauf la répression dure et implacable », déplore-t-il.

L’Insoumis épingle dans cette séquence « tout l’alignement des partis du prétendu arc républicain, ce ramassis rance de tous les réactionnaires, sur les positions du RN », évoquant même « un festival de déclarations racistes ». Et l’ancien candidat à la présidentielle, qui y voit un mouvement à l’œuvre dans toute l’Europe, de prévenir : « Quand les coalitions d’arc républicain et de réconciliation nationale auront tout écrasé autour d’elles, les divers nationalismes des divers pays feront leur retour ».

Jean-Luc Mélenchon réserve aussi quelques flèches pour ses alliés de la Nupes, qu’il accuse d’appuyer sur leurs divergences internes, notamment en vue des prochaines élections européennes que la gauche aborde en ordre dispersé. « Le PCF a déjà déclaré morte la Nupes. Les Verts (…) veulent plusieurs listes pour avoir plus d’élus, le PS annonce une liste de tous les socialistes. Ils savent exactement ce qu’ils font et ils ne peuvent pas dire qu’ils ne comprennent pas ce qui résulterait de cela », s’agace Jean-Luc Mélenchon.

leparisien

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