Un mois à peine après leur premier voyage commun à Tunis, trois dirigeants européens ont signé, dimanche 16 juillet avec le président Kaïs Saïed, un « protocole d’accord » pour une coopération, en grande partie économique, mais aussi sur les questions migratoires. Ursula von der Leyen pour la Commission, Giorgia Meloni pour l’Italie et Mark Rutte pour les Pays-Bas avaient proposé, le 11 juillet, ce « partenariat renforcé » à la Tunisie dans un contexte d’augmentation des traversées de migrants en Méditerranée centrale et de problèmes budgétaires importants pour la Tunisie.
Ce protocole d’accord devrait avoisiner un milliard d’euros, indique Pierre Benazet, correspondant de RFI à Bruxelles. Selon Mark Rutte, il s’agit de créer de la croissance, de l’emploi et des perspectives d’avenir pour le pays. Un argument de poids à l’heure où la Tunisie croule sous la dette extérieure et où le président Kaïs Saïed refuse les conditions de l’aide du Fonds monétaire international qu’il considère comme des diktats.
En attendant que la Tunisie remplisse les conditions d’une aide financière, l’UE va déjà apporter une aide budgétaire qui devrait s’élever à 100 millions d’euros. Elle va aussi s’impliquer dans l’agriculture, l’aérien, le numérique ou le tourisme, avec l’intention aussi d’aider à attirer des investisseurs privés.
Mais l’Europe agit aussi pour ses propres intérêts, par exemple avec les investissements : 300 millions d’euros pour Elmed, ce projet de câble sous-marin qui amènera de l’électricité vers l’Italie. Et surtout, l’accent est mis sur l’immigration avec 100 millions d’euros de fonds européens pour lutter contre le trafic d’êtres humains, améliorer la gestion des frontières ou le retour vers la case départ pour les migrants qui ne seront pas admis en Europe.
RFI