Burkina Faso : « Les massacreurs ont pu opérer leur œuvre de mort sans être dérangés »

Avec un bilan d’au moins 160 morts, le massacre de la ville de Solhan dans la nuit de vendredi à samedi constitue l’attaque la plus meurtrière depuis 2015 dans le pays. Plusieurs experts analysent cette tuerie qui plonge à nouveau le Burkina Faso dans l’horreur jihadiste.

Trois jours de deuil national décrété, l’ONU « indignée », le Burkina Faso paie encore un lourd tribut dans la guerre contre le jihadisme. Le nord du pays a été frappé par deux attaques en quelques heures, dont l’une a fait au moins 160 morts dont une vingtaine d’enfants, selon un dernier bilan, la plus meurtrière dans ce pays depuis le début de l’insurrection en 2015.

Le massacre le plus important s’est déroulée à Solhan, chef lieu du département du même nom à proximité de la frontière avec le Mali et le Niger dans la zone dite des « trois frontières ». Cette ville est notamment connue pour être un carrefour abritant des milliers de mineurs venus chercher de l’or.

Vers deux heures du matin, dans la nuit du vendredi 4 au samedi 5 juin, des assaillants ont investi la ville à bord d’une vingtaine de motocyclettes. Leur première cible a été un poste des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), des supplétifs des Forces armées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

Puis les terroristes se sont dirigés vers les habitations et ont massacré les civils sans distinction d’âge, ni de sexe. Selon des sources sécuritaires citées par RFI, l’âge des victimes varie entre 8 mois et 45 ans. Une grande majorité sont des jeunes. Au Burkina Faso, près de 80 % de la population a moins de 35 ans.

Les assaillants ont également pillé, incendié des boutiques et brûlé des véhicules avant de repartir à cinq heures.

Cet attentat n’a pas encore été revendiqué mais deux grands groupes, qui opèrent dans la zone, sont pointés du doigt : le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), filiale d’Al-Qaida, et l’organisation État islamique au Grand Sahara (EIGS). À ces deux acteurs principaux s’ajoutent des groupes locaux plus ou moins structurés comme Ansarul Islam, mouvement fondé fin 2016 par l’imam radical Ibrahim Malam Dicko, dont le gros des troupes a rejoint EIGS.

Source: news.yahoo.com

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