La Nigériane Chiamaka Nnadozie, brillant dernier rempart des Super Falcons

La gardienne du Nigeria, Chiamaka Nnadozie, a été la grande artisane du point obtenu par son équipe lors du match nul face au Canada (0-0) vendredi à Melbourne lors de la Coupe du monde de football 2023. Elle s’est notamment illustrée sur un penalty arrêté. Cet arrêt décisif confirme le talent du dernier rempart des Super Falcons qui, à 22 ans, enchaîne les performances avec sa sélection nationale et avec son club, le Paris FC.

On joue la 50e minute à l’AAMI Park de Melbourne, vendredi 21 juillet. La légende canadienne Christine Sinclair s’élance pour transformer un penalty obtenu quelques instants plus tôt, espérant donner un avantage décisif à son équipe. C’était sans compter sur la Nigériane Chiamaka Nnadozie, qui a donné tout son sens à l’expression dernier rempart en repoussant son tir d’une main ferme.

« C’est un arrêt incroyable », a réagi après le match son homologue canadienne, Kailen Sheridan, qui a aussi parlé d’une « gardienne incroyable ».

Avec ce geste assuré, la gardienne des Super Falcons a maintenu à flot sa sélection dans le match et a surtout montré une nouvelle fois qu’on peut compter sur elle pour mettre en échec les tentatives adverses. Dans les airs, dans ses sorties ou sur sa ligne, Chiamaka Nnadozie n’a pas manqué grand-chose face aux Canucks. Elle a été logiquement sacrée « femme du match ».

Une confirmation de plus du talent de la gardienne nigériane. Du haut de son 1,80 m et de ses 22 ans, le dernier rempart des Super Falcons n’en est pas à son premier coup d’éclat au haut niveau depuis ses débuts au club nigérian du Rivers Angels FC, en 2016. À Orlu, dans le sud du Nigeria, elle se forge « un mental et une détermination » en jouant principalement avec des garçons, comme elle l’a raconté au Parisien.

Elle a alors dû affronter des vents contraires pour devenir footballeuse : « Chez nous, au Nigeria et aussi en Afrique, beaucoup de gens pensent que les filles ne peuvent pas réussir dans le foot. Un jour, mon père m’a même dit : ‘Le foot, ce n’est pas pour les filles…’ (…) J’ai dû aller contre son avis. »

« L’une des meilleures au monde »
Ses efforts sont vite payants : elle dispute le Mondial U17 avec le Nigeria en 2016, puis le Mondial U20 en 2018 lors duquel elle est désignée joueuse du match face à Haïti pour récompenser sa bonne performance. La même année, elle est ensuite convoquée en équipe première pour la Coupe d’Afrique des Nations mais ne dispute aucun match comme titulaire.

Ce n’est que partie remise : Chiamaka Nnadozie devient vraiment le dernier rempart des Super Falcons en 2019, lors du Mondial organisé en France. Le Nigeria y croise le chemin des Bleues en phase de poule, et la gardienne « écœure (alors) les attaquantes tricolores et se fait un nom dans l’Hexagone », rapporte le média So Foot. Malgré la défaite des siennes sur un penalty litigieux (1-0), la gardienne a bien marqué les esprits.

Au point que son avenir en club va bientôt s’écrire… en France. Le Paris FC l’engage en janvier 2020, alors qu’elle vient tout juste d’être élue meilleure gardienne d’Afrique pour l’année 2019. D’abord vue comme une n°3 dans la hiérarchie des gardiennes, Chiamaka Nnadozie s’impose vite comme la titulaire au poste.

« À son âge, c’est tout simplement l’une des meilleures au monde. Même si elle doit encore progresser », a expliqué en janvier 2021 à RFI son entraîneuse Sandrine Soubeyrand, après un match entre le Paris FC et l’Olympique lyonnais. Malgré la défaite ce soir-là (5-0), elle fait plusieurs arrêts de classe au point que même les joueuses lyonnaises sont bluffées par sa prestation. « On s’est dit en rentrant aux vestiaires qu’elle était impressionnante ! (…) Bravo à elle pour tous ces arrêts ! », dira notamment la Lyonnaise Amel Majri.

Conscient que la gardienne nigériane « offre depuis maintenant trois saisons, des prestations de haute volée », le Paris FC n’a pas hésité début 2023 à prolonger son contrat jusqu’en 2025. Au moment de l’annonce, Chiamaka Nnadozie avait disputé 16 matches en D1 Arkéma… dont la moitié sans encaisser de but. Vendredi, elle a aussi gardé sa cage inviolée face au Canada de Christine Sinclair. De quoi rapporter à sa sélection le précieux point du match nul, qui comptera assurément pour les Super Falcons en vue d’une qualification en huitièmes de finale.

FRANCE24

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