La vague de chaleur qui frappe le sud de l’Europe ne serait pas possible sans le changement climatique

Jamais le sud de l’Europe n’aurait dû connaître de telles températures. Et il y a quelques années encore, l’adjectif « exceptionnelle » aurait pu correspondre à la déferlante de vagues de chaleur extrêmes que connaissent aujourd’hui différentes régions du monde. Mais dans le contexte de réchauffement climatique, de tels événements ne seront plus rares.

Ce lundi 24 juillet 2023, un record de température est tombé du côté de Palerme, en Italie. Les services météo ont enregistré un incroyable 47,0 °C. Ni plus ni moins que 2,2 °C de plus que l’ancien record de température dans la région. Un record européen a quant à lui été battu en Sardaigne où le mercure est monté jusqu’à 48,2 °C !

Et la situation est la même dans de nombreuses régions du monde. Les États-Unis, par exemple, sont presque intégralement dans le rouge.

L’Afrique du Nord a battu plusieurs records avec les 49 °C atteints sur la côte de l’Algérie et de la Tunisie.

En Chine aussi, un record a été battu le 16 juillet dernier. Et la région est de nouveau menacée par une montée des températures qui pourrait devenir historique.

Face à ces chiffres fous, il y a quelques jours, nous nous demandions si le phénomène El Niño était à blâmer pour ces innombrables vagues de chaleur. Mais la réponse des scientifiques semblait plutôt claire à ce sujet. Les effets d’El Niño ne se font jamais ressentir aussi rapidement après son déclenchement. Et rien ne permet de penser que le phénomène puisse impacter la météo européenne.

Alors, très naturellement, les regards se sont tournés vers… le réchauffement climatique. Les scientifiques qui participent à l’initiative World Weather Attribution, notamment, se sont demandé dans quelle mesure le changement climatique anthropique influence la situation que le monde vit actuellement. Et leurs conclusions ne laissent que peu de place au doute.

Les vagues de chaleur menacent les populations
Ils rappellent d’abord que les modèles climatiques prévoient que dans le contexte de réchauffement climatique, les vagues de chaleur deviendront de plus en plus fréquentes, longues et intenses.

Plus fréquentes ? C’est ce qui est observé sur l’Amérique du Nord, l’Europe et la Chine depuis quelques années déjà. Des vagues de chaleur comme celles que nous connaissons aujourd’hui vont désormais se reproduire tous les 15 ans aux États-Unis, tous les 10 ans en Europe et tous les 5 ans en Chine.

Alors que sans réchauffement climatique anthropique, elles survenaient tous les 250 ans seulement en Chine. Et elles étaient pour ainsi dire impossibles aux États-Unis ou dans le sud de l’Europe. En revanche, si le monde passe la barre des 2 °C au-dessus des températures préindustrielles, ces vagues de chaleur reviendront… tous les 2 à 5 ans !

Plus intenses ? Les études montrent que des vagues de chaleur de la fréquence de celles que nous vivons aujourd’hui seraient plus fraîches sans le réchauffement climatique. De 2,5 °C sur le sud de l’Europe, de 2 °C sur les États-Unis et de 1 °C sur la Chine.

La situation est d’autant plus préoccupante que les vagues de chaleur sont reconnues pour compter parmi les risques naturels les plus meurtriers. Déjà plus de 200 personnes sont mortes de chaud à la frontière entre le Mexique et les États-Unis. L’Espagne, l’Italie, la Grèce, Chypre, l’Algérie et la Chine ont également signalé des décès dus à la chaleur.

Et le véritable bilan ne tombera sans doute que d’ici plusieurs semaines. Alors même si de plus en plus de régions mettent en œuvre des plans pour aider leurs populations à survivre à ces fortes chaleurs, il apparaît désormais crucial, en parallèle des actions entreprises pour limiter le réchauffement climatique, d’encourager les mesures d’adaptation.

futura

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