Chaque année, 55 000 enfants naissent de manière prématurée, soit près de 7 % des naissances. La santé mentale des deux parents pendant la grossesse joue un rôle dans la durée de celle-ci. En effet, les enfants nés de parents souffrant de troubles mentaux ont plus de risques d’avoir une naissance prématurée.
Une naissance est considérée comme prématurée si elle survient avant la 37e semaine de grossesse. On parle de grands prématurés en dessous de 32 semaines et de très grands prématurés en dessous de 28 semaines.
Des progrès médicaux colossaux ont été accomplis ces dernières années pour permettre la survie et limiter les conséquences d’une naissance avec des organes immatures. Même si un très grand nombre d’enfants nés prématurément survit de nos jours, les séquelles peuvent tout de même être graves.
Il est déjà connu que, lorsqu’une femme enceinte souffre de troubles psychiatriques, elle a plus de risques qu’une autre femme d’accoucher de façon prématurée. Que se passe-t-il lorsque c’est le père qui a une maladie mentale ? Quels sont les risques de naissance prématurée lorsque les deux parents souffrent de troubles psychiatriques ? C’est ce qu’ont voulu savoir les auteurs d’une nouvelle étude parue dans la revue PLOS Medecine.
Troubles psychiatriques chez le ou les parents : des grossesses plus courtes
Les travaux ont été menés sur une cohorte de 1,5 million d’enfants. Le nombre de semaines de grossesse pour chaque enfant a été récupéré ainsi que des données sur la santé mentale de chacun des deux parents.
De manière globale, s’il y avait un trouble psychiatre chez le père, chez la mère ou chez les deux parents, le nombre de semaines de grossesse dont l’enfant a pu bénéficier était plus faible, même s’il ne s’agissait pas forcément de naissances prématurées.
MÊME SI UN GRAND NOMBRE DE BÉBÉS PRÉMATURÉS S’EN SORT BIEN, LE RISQUE DE SÉQUELLES GRAVES DEMEURE.
Un risque accru de naissance prématurée
De manière plus précise :
- si c’était le père seulement qui avait une maladie mentale, le risque relatif de naissance prématurée était de 1,12 ;
- si c’était la mère seulement qui avait une maladie mentale, le risque relatif de naissance prématurée était de 1,3 ;
- si c’était le père et la mère qui avaient une maladie mentale, le risque relatif de naissance prématurée était de 1,52.
Autrement dit, le risque d’avoir une naissance prématurée était particulièrement important lorsque c’étaient les deux parents qui souffraient de troubles psychiatriques. Par ailleurs, si les parents (le père, la mère ou bien les deux) souffraient de plusieurs troubles psychiatriques, le risque de naissance prématurée était encore plus élevé.
Ces travaux apportent des données nouvelles sur le rôle de la santé mentale du père lors de la grossesse. Une fois cette constatation faite, les auteurs précisent que la prochaine étape de leur travail sera de déterminer si une prise en charge de la maladie psychiatrique chez le parent concerné pourrait permettre de limiter le nombre de naissances prématurées. De plus, un accompagnement rapproché des parents dans la période périnatale pourrait également améliorer le devenir de ces enfants.
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