Après le déluge meurtrier qui a frappé la capitale chinoise ces derniers jours, l’heure est au nettoyage alors que des quartiers entiers ont été inondés.
Les opérations de nettoyage se poursuivent après les pires précipitations ayant touché Pékin et la province voisine depuis des années. Elles ont fait au moins 20 morts, détruit des infrastructures et inondé des quartiers entiers.
Bien pire qu’en 2012
Au bord d’une rivière de Pékin, Chen Xiaoyuan fixe le 3 août les restes du pont qui menait autrefois à son village, après le déluge meurtrier qui a frappé la capitale chinoise ces derniers jours. Dans le village de Chenjiazhuang, dans l’ouest de la capitale, le déluge a arraché des arbres et amassé une grande quantité de débris contre un pont, ce qui a provoqué son effondrement, explique M. Chen. « Tous les habitants du village avaient l’habitude d’emprunter ce pont tous les jours », déclare l’homme de 50 ans à l’AFP.
« Je n’ai jamais rien vu de tel ici. Même en 2012 », souligne-t-il, en parlant des inondations qui avaient touché la capitale chinoise il y a une décennie et fait 79 morts. Sa maison n’est plus alimentée en eau et en électricité. Mais heureusement, elle est située suffisamment en hauteur et n’a pas été inondée. D’autres n’ont pas eu cette chance : Chen Xiaoyuan affirme qu’un de ses anciens camarades de classe est porté disparu, peut-être emporté par les eaux selon lui.
Risque d’électrocution
Plus en amont, des journalistes de l’AFP ont constaté que le village de Shuiyuzui avait été durement touché par les pluies diluviennes. Elles ont détruit un mur d’enceinte, permettant à l’eau de pénétrer dans les habitations. A l’entrée du village, des lignes électriques qui étaient tombées par terre ont été placées sur des troncs d’arbres afin d’éviter tout risque d’électrocution, élevé avec les eaux avoisinantes. La manoeuvre permet également d’évoluer en toute sécurité pour les secouristes, qui apportent de l’aide d’urgence, de la nourriture et de l’eau aux habitants.
Sortis de chez eux, certains progressent avec difficulté dans les eaux boueuses, qui atteignent à certains endroits la taille. En cours de relogement, beaucoup emportent avec eux des affaires dans des sacs. Des dizaines d’imposants véhicules militaires sont alignés le long de la route, à l’extérieur du village, pour apporter leur assistance aux villageois et aider à réparer les dégâts dans la zone. Les précipitations ont fait place jeudi à une chaleur moite. Entre deux séances de nettoyage, certains habitants mangent ainsi de la pastèque fraîche près du pont du village, dont les rambardes ont également été emportées par les inondations.
« Plus rien »
À une centaine de mètres au-dessus du village, des glissements de terrain provoqués par les pluies ont projeté d’énormes amas de terre et de roches sur deux lignes de chemin de fer. Pour remettre en état la voie ferrée, les équipes de secours ont acheminé des bulldozers et du matériel sur le flanc de montagne qui s’est affaissé sous l’effet des inondations.
Il y a encore une semaine, les trains circulaient ici sans encombre, indique à l’AFP un secouriste qui se tient debout sur un tas de débris. « Tout est tombé par ici », se rappelle Mme Ma, montrant du doigt l’endroit où s’est produit l’éboulement sur les voies. « Aujourd’hui, je suis venue récupérer des affaires », explique cette riveraine de 43 ans qui n’a pas souhaité donner son nom complet et est désormais contrainte de vivre temporairement ailleurs. « Il n’y a plus rien chez nous. Plus d’électricité, plus d’eau. »
Sciences et Avenir