Une file d’environ 600 véhicules à Malanville, au Bénin. Chargés de marchandises, ils peinent à atteindre le Niger, leur destination. Le Bénin ayant fermé sa frontière avec son voisin, en application des sanctions décidées par la CEDEAO contre les militaires ayant pris le pouvoir à Niamey.
Une donne qui bouleverse les plans des équipages, bloqués à la frontière depuis plus d’une semaine.
Franchir la frontière et livrer la marchandise, c’est tout ce que ces transporteurs souhaitent. Une perspective encore lointaine. Le dialogue étant presque rompu entre la junte nigérienne et la CEDEAO.
« On a laissé nos familles pour pouvoir aller chercher de quoi les nourrir. Nous ne savons pas ce qu’il se passe. Nous sommes bloqués là. On va jusqu’à peu près 16 jours aujourd’hui. Nous appelons à la résolution de cette crise. Nous voulons juste faire notre travail, livrer la marchandise et retrouver nos familles tranquillement. », explique Issiaka Bassé, chauffeur bloqué à la frontière entre le Niger et le Bénin.
Pendant Combien de temps ces véhicules, seront-ils encore bloqués à la frontière ? Difficile de le dire alors que l’idée d’une intervention militaire à Niamey fait du chemin.
Le calendrier et les modalités d’une éventuelle intervention militaire ouest-africaine au Niger n’ont pas été dévoilés. Selon le président ivoirien Alassane Ouattara, dont le pays contribuera à cette « force en attente », elle devrait pouvoir intervenir « dans les plus brefs délais ».
Dans le même temps, plus de deux semaines après le coup d’Etat qui l’a renversé le 26 juillet, les craintes grandissent quant au sort du président Mohamed Bazoum, retenu prisonnier avec sa femme et son fils dans des conditions « inhumaines » selon l’ONU.
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s’est dit « consterné » vendredi par le refus des militaires de libérer, en « signe de bonne volonté », la famille de M. Bazoum.
Et la perspective d’une intervention armée de la CEDEAO fait craindre pour sa sécurité: selon un de ses proches, les nouveaux maîtres de Niamey ont brandi « la menace » de s’en prendre à lui si cette intervention avait lieu.
« L’intervention va être risquée, il en est conscient, il considère qu’il faut un retour à l’ordre constitutionnel, avec ou sans lui », car « l’état de droit est plus important que sa personne », a assuré à l’AFP un de ses conseillers.
Les pays d’Afrique de l’Ouest ont reporté une réunion clé prévue samedi sur le déploiement d’une force d’intervention pour rétablir le président Mohamed Bazoum renversé par un coup d’Etat au Niger, où une manifestation en faveur des militaires au pouvoir a réuni des milliers de partisans.
africanews