**La guerre sanglante entre généraux rivaux a privé de nombreux Soudanais de leur emploi. Sans revenus depuis des mois, certains font preuve de créativité pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs proches. **
Eshraqa Moussa, tient une échoppe où elle vend du thé, boisson très populaire au Soudan. Elle a quitté Khartoum pour échapper aux combats qui déchirent la capitale soudanaise. Grâce à ce commerce, elle tente de subvenir aux besoins de sa famille.
« La guerre nous a causé beaucoup de dégâts, nous avons quitté nos maisons, nos propriétés et tout ce que nous avions, c’est une tragédie. Je suis venue ici et j’ai acheté ce chariot pour faire du thé afin de pouvoir vivre. Maintenant, si je paie le petit-déjeuner, je n’ai pas les moyens d’acheter le déjeuner à mes enfants.’’, explique-t-elle.
Comme elle, plusieurs autres déplacées internes au Soudan doivent se réinventer pour survivre. Avant la guerre, Michelle Elia Moussa travaillait comme institutrice. Désormais, elle vend de fines galettes au marché d’al-Hasaheisa, à mi-chemin entre Khartoum et Wad Madani
« J’avais de grands rêves, mais j’ai perdu espoir et je ne comprends plus rien. Même mon ambition d’être une grande enseignante s’est envolée et maintenant je suis ici, au marché, en train de préparer de la nourriture. Je suis triste et embarrassé, mais c’est la guerre, elle nous oblige à faire des choses.’’, raconte-t-elle.
A défaut des amphithéâtres de l’université de Khartoum ou il dispensait des cours, Ce maitre de conférences doit se contenter de la fabrication de savons.
« Les forces ont saisi nos maisons et nos salaires ont été gelés, comme tous les salaires du gouvernement. Comme on dit ‘la souffrance favorise la créativité’, l’idée de fabriquer du savon est née. Il y a une pénurie de savon sur les marchés alors que la demande est forte. », explique Ali Seif, professeur à l’université de Khartoum.
Quatre mois après le début de la guerre pour la conquête du pouvoir dans leur pays, des Soudanais tentent de faire preuve de résilience grâce au Système D. Le prix à payer pour espérer voir le bout du tunnel éventuel.
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