Au Gabon, la contestation contre le nouveau bulletin de vote continue. Les élections générales, présidentielle, législatives et locales auront lieu le 26 août. Mais la polémique ne retombe pas depuis que, le mois dernier, le Centre gabonais des élections (CGE) qui organise le vote, a présenté le bulletin.
Pour ce qui est du nouveau bulletin de vote, il s’agira d’une feuille de papier où figureront, à la fois, le candidat à la présidentielle d’un parti ainsi que le candidat aux législatives appartenant au même parti. Cette semaine, deux recours ont été déposés à la Cour constitutionnelle pour faire invalider le décret ayant institué ce bulletin. Une audience a eu lieu vendredi 11 août, dans l’après-midi.
À seulement deux semaines du vote, c’est une question à fort enjeu qui est posée aux juges suprêmes. Faut-il valider le bulletin qui servira aux premières élections à triple scrutin de l’histoire du pays ? Vendredi, les juges ont entendu les arguments des deux parties plaignantes.
Pour Maître Anges Nzigou, candidat aux législatives, à Libreville, ce nouvel outil met en danger l’élection : « Ça désorganise les systèmes de vote et ça désorganise l’esprit de la loi électorale. On ne peut pas comprendre que le président de la République, qui appartient à un pouvoir exécutif, soit élu sous le même ticket qu’un député qui appartient au pouvoir législatif. Le bulletin est inconstitutionnel, il est un instrument de fraude, il crée une inégalité entre les candidats, une inégalité entre les électeurs, c’est une catastrophe démocratique. »
Le parti Réagir, autre plaignant, a également été entendu. Son vice-président, Etienne Francky Meba Ondo, veut y croire : « Nous avons saisi la Cour en fin d’année dernière, nous avons obtenu la dissolution du bureau du CGE qui, rappelez-vous, faisait réagir. Nous restons confiants, d’autant plus qu’il s’agit des droits fondamentaux, dont la liberté de vote, qui sont violés, et la Cour est compétente. Nous attendons que la Cour dise le droit. Nous avons exigé en amont, avant que le décret soit pris, qu’il y ait un bulletin unique mais pour chaque type de scrutin. »
Cette semaine, la coalition d’opposition PG41 a carrément qualifié le bulletin de « manoeuvre despotique ». Le CGE l’a, lui, présenté comme une véritable innovation qui permettra à l’État de faire des économies et de désengorger les opérations de vote.
C’est maintenant à la Cour de trancher. Elle pourrait rendre son verdict dimanche 13 août.
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