Un camion décharge du maïs dans une usine de transformation en Ukraine.
Les pressions se multiplient pour que la Russie réintègre l’accord céréalier en mer Noire, qui s’est terminé le mois dernier. Les États-Unis, au travers de leur Agence pour le développement international (USAID), ont tenu une conférence de presse jeudi 3 août à destination de l’Afrique, pour tenter de contrer le discours russe qui s’est fait entendre lors du sommet de Saint-Pétersbourg, les 27 et 28 juillet.
Le temps de son application, durant un an, cet accord céréalier a permis l’exportation depuis l’Ukraine de 33 millions de tonnes de grains via la mer Noire. Mais selon le Kremlin, ces céréales n’étaient pas à destination des pays dans le besoin. Faux, répond Isobel Coleman, administratrice adjointe de l’USAID :
« 65% de ces grains sont allés aux pays en développement, et 20% sont directement allés aux pays les moins développés. De plus, en retirant du marché l’Ukraine, qui est l’un des greniers les plus importants au monde, la Russie fait grimper les prix alimentaires. »
Isobel Coleman a aussi rappelé que, contrairement aux dires de Moscou, les exportations de denrées alimentaires et d’engrais ne sont pas sous sanctions, et que le secteur agricole russe est le principal bénéficiaire de la fin de cet accord. Mais l’Afrique du Sud, ainsi que d’autres pays de la mission de paix africaine, appellent de leur côté les Nations unies à entendre les requêtes du Kremlin. Vincent Magwenya, porte-parole de la présidence sud-africaine, a déclaré :
« Les leaders ont appelé à prendre des mesures spécifiques pour mettre fin aux obstacles qui entravent les exportations de céréales et d’engrais russes. Ils demandent notamment des actions afin que soient libérés les 200 000 tonnes d’engrais russes bloqués dans les ports de l’Union européenne. »
Pretoria et Washington tombent cependant d’accord sur un : les promesses russes de dons de céréales à six pays africains ne constituent pas une solution sur le long terme.
RFI.