Les auteurs du coup d’État au Niger ont annoncé dimanche soir leur intention de « poursuivre » le président renversé Mohamed Bazoum pour « haute trahison » et « atteinte à la sûreté » du pays. De son côté, la Cédéao a indiqué dans un communiqué que ces menaces de poursuites judiciaires constituent une nouvelle « provocation » des autorités militaires à Niamey. Suivez les derniers développements au Niger heure par heure.
Hassoumi Massoudou, chef de la diplomatie nigérienne et proche du président Mohamed Bazoum renversé par un coup d’État militaire le 26 juillet, a accordé un entretien exclusif à France 24 et RFI au Nigeria où il se trouve après avoir clandestinement quitté le Niger dans les jours qui ont suivi le putsch. L’occasion pour ce proche du président de revenir sur les conséquences de la crise nigérienne.
20 h 35 : Washington « consterné » par la menace de poursuites contre le président du Niger
Les États-Unis se sont élevés contre les perspectives, évoquées par la junte militaire, de poursuites judiciaires visant le président déchu Mohamed Bazoum, estimant que cela ferait monter la tension.
« Nous sommes extrêmement consternés par les informations selon lesquelles on rajoute un cran à la détention injuste du président Bazoum », a déclaré à la presse le porte-parole du département d’État Vedant Patel.
- 20 h 26 : les voisins ouest-africains du Niger dénoncent une « nouvelle provocation » de la junte
Les voisins ouest-africains du Niger opposés au coup d’État dans ce pays ont dénoncé « une nouvelle provocation » de la junte militaire après sa menace de poursuivre pour « haute trahison » le président renversé Mohamed Bazoum.
Dimanche soir, la junte a affirmé avoir réuni les « preuves pour poursuivre devant les instances nationales et internationales » M. Bazoum pour « haute trahison » et « atteinte à la sûreté » du pays.
La junte appuie ses accusations sur ses « échanges » avec des « nationaux », des « chefs d’État étrangers » et des « responsables d’organisations internationales ».
- 18 h 25 : les menaces de poursuites contre le président Bazoum sont une « nouvelle forme de provocation » (Cédéao)
Les menaces de poursuites judiciaires pour « haute trahison » contre le président Bazoum constituent une nouvelle « provocation » des autorités militaires à Niamey, a dénoncé la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Cette menace est « une nouvelle forme de provocation et contredit la volonté prêtée aux autorités militaires de la République du Niger de rétablir l’ordre constitutionnel par des moyens pacifiques », selon ce communiqué de presse signé à Abuja.
Niger: Communiqué de Presse / ECOWAS Press Statement on Charges Against President Bazoum pic.twitter.com/4obfX9R9dR
— Ecowas – Cedeao (@ecowas_cedeao) August 14, 2023
La Cour d’appel de Niamey a « annulé » la condamnation à neuf mois de prison d’un dirigeant d’une coalition soutenant le régime militaire issu d’un coup d’État au Niger le 26 juillet, écroué depuis sept mois pour une affaire liée à une attaque jihadiste, a annoncé son entourage.
« La Cour d’appel de Niamey a annulé la décision du tribunal de grande instance (…) qui avait condamné notre camarade Abdoulaye Seydou à neuf mois de prison ferme », a déclaré aux journalistes Sanoussi Mahaman, secrétaire général du mouvement M62 – qui soutient les militaires au pouvoir -, dont Abdoulaye Seydou est le coordonnateur.
« Nous avons toujours dit que la détention d’Abdoulaye Seydou est une décision arbitraire (…) orchestrée de bout en bout », a ajouté M. Mahaman.
- 12 h 54 : l’Union africaine tient une réunion sur la situation au Niger
L’Union africaine a annoncé tenir une réunion pour discuter de « l’évolution de la situation au Niger et des efforts pour y remédier », dans un communiqué publié sur X (ex-Twitter).
La réunion du Conseil de paix et sécurité, organe en charge des conflits et questions de sécurité au sein de l’UA, se tient alors que les auteurs du coup d’État au Niger ont donné ce week-end des signaux divers, se disant d’abord ouverts à la négociation avant d’annoncer vouloir poursuivre pour « haute trahison » le président renversé Mohamed Bazoum. Cette réunion se déroule à son siège, à Addis Abeba en Éthiopie.
At #AUHQ: Update on the Situation in #Niger: #AU Peace & Security Council meets to receive an update on the evolution of the situation in #Niger and the efforts to address it. Meeting chaired by Amb. @willynyamitwe of #Burundi and #PSC Chair of the Month.. pic.twitter.com/ZLTdri43lB
— African Union Political Affairs Peace and Security (@AUC_PAPS) August 14, 2023
Le Niger est en mesure de « surmonter » les sanctions imposées à la suite du coup d’État, même si elles représentent « un défi injuste », a assuré le Premier ministre nommé par les militaires, Ali Mahaman Lamine Zeine, dans une interview au média allemand Deutsche Welle.
« Nous pensons que même s’il s’agit d’un défi injuste qui nous a été imposé, nous devrions être en mesure de le surmonter. Et nous le surmonterons », a-t-il déclaré à propos des mesures prises par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
- 8 h 14 : « La junte souffle le chaud et le froid », analyse notre correspondant
4 h 24 : six soldats et dix « terroristes » tués dans l’ouest du Niger
Six soldats nigériens et dix « terroristes » ont été tués dimanche dans des combats dans l’ouest du pays, selon un communiqué du Haut commandement de la Garde nationale lu à la télévision. Six soldats, dont le chef de la mission, ont été tués et un autre a été blessé, d’après le « bilan provisoire » du Haut commandement.
Les soldats nigériens, qui étaient à bord de cinq véhicules, « ont engagé une poursuite » contre des jihadistes présumés lorsqu’ils sont tombés dans une embuscade aux environs de 11 h (10 h GMT) à une vingtaine de kilomètres de la ville de Sanam, dans l’ouest du pays, explique le communiqué.
Selon la même source, l’embuscade a été tendue « par des terroristes » qui conduisaient « une dizaine de motos ». « Dix terroristes » ont été tués lors d’une « opération de ratissage » menée avec des « renforts aériens et terrestres », affirme le communiqué, et quatre motos des assaillants ont été « détruites ».
La localité de Sanam est située dans la région de Tillabéri, dans la zone dite des « trois frontières » située entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso, théâtre de nombreuses attaques jihadistes.
- 2 h 05 : le régime militaire dénonce « les sanctions illégales, inhumaines et humiliantes » de la Cédéao
Les auteurs du coup d’État au Niger ayant renversé le président Mohamed Bazoum ont dénoncé dimanche soir « les sanctions illégales, inhumaines et humiliantes » de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Les populations nigériennes sont « durement éprouvées par les sanctions illégales, inhumaines et humiliantes de la Cédéao, qui vont jusqu’à priver le pays de produits pharmaceutiques, de denrées alimentaires » et « de fourniture en courant électrique », a affirmé un des membres du régime, le colonel-major Amadou Abdramane, dans un communiqué lu à la télévision nationale.
- 1 h 27 : la junte annonce vouloir « poursuivre » le président Bazoum pour « haute trahison »
Les auteurs du coup d’État au Niger ont annoncé dimanche soir leur intention de « poursuivre » le président renversé Mohamed Bazoum pour « haute trahison » et « atteinte à la sûreté » du pays.
« Le gouvernement nigérien a réuni à ce jour » les « preuves pour poursuivre devant les instances nationales et internationales compétentes le président déchu et ses complices locaux et étrangers, pour haute trahison et atteinte à la sûreté intérieure et extérieure du Niger », a déclaré le colonel-major Amadou Abdramane, un des membres du régime, dans un communiqué lu à la télévision nationale.
Des chefs religieux musulmans nigérians sont rentrés à Abuja après avoir rencontré des responsables de la junte militaire à Niamey.
Le président nigérien, Mohamed Bazoum, retenu dans sa résidence présidentielle à Niamey depuis le coup d’État qui l’a renversé le 26 juillet, a quant à lui « eu la visite de son médecin », a indiqué l’un de ses proches à l’AFP.
Reuters