Le Gabon démantèle un réseau international de trafiquants d’ivoire vers le Cameroun

Dans le cadre d’une vaste opération de lutte contre le trafic d’ivoire au Gabon une opération d’envergure a permis d’intercepter une cargaison importante d’ivoire. Cette cargaison devait être acheminé depuis le Gabon vers le Cameroun par un vaste réseau organisé de trafic d’ivoire. Plusieurs personnes ont été interpellées dont au moins trois des protagonistes importants de ce trafic international.

Au Gabon, des personnes soupçonnées de trafic d’ivoire ont été interpellées durant la première quinzaine de ce mois d’août.

Les suspects ont été arrêtés entre Lambaréné dans le centre du pays et Makokou dans le nord-est. Ces suspects sont actuellement en garde à vue. Ils ont été pris avec une cargaison de 19 défenses d’éléphants massacrés au Gabon. La cargaison de 120 kilos prenait la direction du Cameroun où l’ivoire devait être conditionnée avant d’atterrir sur le marché asiatique.

Cette opération conjointe a été menée par l’Antenne de la police judiciaire du Moyen-Ogooué, la Direction provinciale des Eaux et Forêts de la même province, la Direction de la lutte contre le braconnage. (Ces structures étatiques ont été appuyées par l’ONG Conservation Justice.)

L’opération a débuté le mardi 8 août 2023 lorsque les agents de la Police judiciaire de la province du Moyen-Ogooué ont interpelé une personne suspectée de participer activement au trafic d’ivoire. Le principal suspect, un Gabonais d’origine camerounaise, a été appréhendé au volant d’un véhicule en compagnie de sa compagne. Il reconnait les faits.

Luc Mathot est le fondateur et directeur de l’ONG « Conservation-Justice » qui a appuyé les autorités gabonaises dans cette opération.

Victoire majeure au Gabon contre trafic d’ivoire : réseau international démantelé. Opération audacieuse par la Police Judiciaire et Eaux et Forêts du Moyen-Ogooué avec Conservation Justice. Cargaison illégale stoppée en route vers Cameroun.

« Il s’agit d’un réseau de trafic d’ivoire international, probablement le réseau le plus actif et le plus opérationnel au Gabon et ce, depuis plusieurs années. Parce qu’il y a des trafiquants importants qui étaient déjà connus de la justice et qui ont été arrêtés. On espère maintenant, évidemment, que tout ce réseau sera démantelé, au Gabon mais également au Cameroun, parce que finalement, les organisateurs principaux sont au Cameroun. Ce sont eux qui alimentent, qui fournissent les munitions, l’argent pour mettre en œuvre tout ce trafic d’ivoire qui concernait presque tout le Gabon », a expliqué le correspondant de RFI, Yves-Laurent Goma, au Gabon.

Rappelons que la législation au Gabon en matière de trafic d’ivoire a été fortement renforcée avec des peines de prison qui sont passées de six mois à dix ans d’emprisonnement. La loi est véritablement appliquée, puisqu’on a des taux de condamnation de 90 à 95% vis-à-vis de personnes qui sont arrêtées avec de l’ivoire ou qui commercialisent de l’ivoire.

À cause du braconnage, les populations d’éléphants ont considérablement diminué en Afrique. Le Gabon, avec environ 95 000 éléphants de forêt, serait l’un des derniers refuges de ces pachydermes.

 VivAfrik

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