Cinq conseils pour aider l’OL à se maintenir en Ligue 1

Avant-dernier de Ligue 1 après deux journées chaotiques, l’OL ne fait plus peur à personne. Désarçonné par Strasbourg, puis humilié à domicile par Montpellier, le club lyonnais va mal, si bien que Laurent Blanc semble aussi resigné que la plupart de son effectif. Voici les cinq choses que l’on conseille à John Textor et ses hommes pour remonter la pente.

1. Faire le deuil de Bradley Barcola

Freiné par la DNCG sur le marché des transferts, l’Olympique lyonnais a vu ses principaux mouvements se faire dans le sens des départs cet été. Longtemps désireux de garder Castello Lukeba, les dirigeants lyonnais ont finalement laissé le défenseur central s’envoler vers le RB Leipzig contre 35 millions d’euros. Ce bras de fer perdu face au joueur formé au club pourrait bien inspirer son pote Bradley Barcola, pisté avec insistance par le Paris Saint-Germain.

Lors des deux premières rencontres de Ligue 1, l’attaquant de 20 ans n’a pas été étranger à l’inefficacité de son équipe dans le camp adverse. Tantôt fantomatique, tantôt individualiste, il est en tout cas loin d’avoir affiché le niveau entrevu lors de la demi-saison dernière. En aussi peu de temps, il avait compilé sept buts et dix passes décisives. Son départ serait donc une perte évidente pour l’OL, alors qu’aucun remplaçant ne semble avoir le niveau pour prendre sa place sur l’aile droite.

Toutefois, perdre Barcola – qui n’a résolument plus la tête aux Gones – amènerait un chèque tant attendu dans le Rhône et pousserait le club à recruter pour combler un poste relativement dépourvu depuis de longues années. Avec un peu de chance, une jeune pépite sortira encore du chapeau ou John Textor trouvera un ailier droit percutant dans l’un de ses 36 clubs satellites.

2. Accompagner Laurent Blanc

Après la débâcle au Groupama Stadium face à Montpellier (1-4), Laurent Blanc affichait une grise mine qu’il traîne depuis de longs mois à Lyon. Interrogé par Prime Video à propos de ce qu’il faudrait changer au sein du club, l’entraîneur répond du tac au tac

 : « L’entraîneur. » Après quelques secondes de flottement, il persiste : « Pourquoi pas. Peut-être qu’il faut changer l’entraîneur. » Depuis son arrivée sur le banc lyonnais en octobre dernier, « Le Président » use de l’ironie à chaque moment de crise, mais semble les traverser de plus en plus désabusé. Le métier d’entraîneur est éreintant, et celui qui n’avait plus officié en Europe depuis six ans semble autant au bout du rouleau que lors de ses dernières heures sur le banc du PSG.

Pour l’accompagner au mieux, on serait tenté de conseiller au board rhodanien d’appeler Jean-Louis Gasset en renfort pour retrouver le rôle de fidèle adjoint de Laurent Blanc. Actuellement sélectionneur de la Côte d’Ivoire, il est également passé dernièrement par Saint-Étienne et Bordeaux et devrait donc être plus au fait de certaines innovations tactiques que son ami.

Laurent Blanc ne semble parfois pas au courant de ne plus être en 2015, ce que Strasbourg et Montpellier ont particulièrement bien compris sur les phases de transition. Sinon, l’OL peut toujours accompagner Laurent Blanc vers la sortie.

3. Redescendre d’un cran

Fait déjà perceptible lors de la saison dernière, l’Olympique lyonnais fait figure d’anomalie dans une Ligue 1 dominée par les transitions. Pendant que le RC Lens se qualifie en Ligue des champions ou que Le Havre remonte dans l’élite grâce à la parfaite maîtrise de ces moments cruciaux, Lyon continue de souffrir.

Face à Strasbourg, Nicolas Tagliafico avait déserté son camp lors du deuxième but alsacien alors que, contre Montpellier, ce sont Duje Ćaleta-Car, Jeffinho ou Ainsley Maitland-Niles qui ont dû contenir, en vain, les contre-attaques adverses.

Sur les six buts encaissés sur ce début de saison, quatre viennent directement de ces situations. Souvent à 50 mètres de leur but, sans pour autant être plus dangereux devant, les Lyonnais nous gratifient ainsi de quelques reculs freins savoureux, mais inefficaces.

À l’image de leur défense, les supporters lyonnais feraient mieux de redescendre d’un cran à leur échelle également. Forts de leurs sept titres de champion consécutifs dans les années 2000, ils doivent maintenant arrêter de se convaincre de faire partie du gratin français. Sensiblement loin de l’Olympique de Marseille ou du Stade rennais, ils pourraient cesser de demander la tête du moindre entraîneur en poste ou de vouloir attirer tous les joueurs possibles, puisque les premiers sont là par défaut et les deuxièmes ne sont plus intéressés par ce projet.

4. Tout miser sur Rayan Cherki

Aux grands maux les grands remèdes. Le meneur de jeu des Bleuets doit montrer qu’il a les épaules pour enfin porter son club formateur. Si le départ de Bradley Barcola se confirme, Rayan Cherki et Maxence Caqueret seraient les deux seuls jeunes cadres issus du centre de formation rhodanien. Une lourde responsabilité alors qu’Anthony Lopes, Corentin Tolisso et Alexandre Lacazette permettent de représenter l’ancienne génération passée par Tola Vologe.

Au-delà du facteur identitaire, c’est surtout au niveau sportif que Rayan Cherki doit enfin passer ce cap qui ferait un bien fou à l’Olympique lyonnais.

On a l’impression de voir le numéro 10 et sa barbe depuis de longues années alors qu’il vient à peine de souffler sa vingtième bougie. Soumis au regard insistant de nombreux supporters et observateurs des jeunes pousses lyonnaises, il n’a pu grandir à son rythme et se retrouve en retard par rapport à certains joueurs du même âge, dont Bradley Barcola et Castello Lukeba.

Se retrouver seul peut lui être bénéfique dans sa progression et dans sa quête personnelle de devenir l’un des meilleurs joueurs du monde. Bien entendu, cela peut aussi lui brûler (définitivement ?) les ailes. Lorsque les projecteurs sont uniquement braqués sur lui, Rayan Cherki peut avoir tendance à quelques péchés d’individualisme et aux gestes superflus. Mais c’est aussi ce qui fait son charme.

5. Ne pas s’inspirer du voisin stéphanois

Des clubs historiques qui s’engluent avant de lourdement chuter sont nombreux, mais l’Olympique lyonnais a la chance de pouvoir prendre exemple en regardant à seulement 62 kilomètres. Plombée par une présidence passive et un effectif guère plus investi, l’AS Saint-Étienne a plongé en Ligue 2 après des années de galères.

La frange la plus optimiste des supporters des Verts qui pensaient qu’une remontée immédiate dans l’élite se ferait en un claquement de doigts s’est sacrément plantée. Aujourd’hui, rien ne dit que Sainté ne va pas s’éterniser en Ligue 2.

Et si le vrai objectif de la fin de saison de l’OL n’était pas tout simplement d’éviter que le prochain derby ne se joue un samedi à 15 heures sur beIN Sports avec Robert Malm aux commentaires ?

sofoot

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