Royaume-Uni : le British Museum retrouve quelques-unes des 2000 pièces volées, la réputation du musée « mise à mal »

(FILES) Visitors gather outside the The British Museum in central London on August 24, 2018. The British Museum on Wednesday said it had dismissed a member of staff after items from its collection were found to be "missing, stolen or damaged". The items included gold jewellery and gems of semi-precious stones and glass dating from 15th century BC to the 19th century, it said in a statement. (Photo by Daniel LEAL / AFP)

Le président du British museum a déclaré qu’environ « 2000 pièces » avaient été dérobées, notamment des bijoux ou des pierres semi-précieuses. Certaines ont été retrouvées. Le directeur a démissionné

Directeur du British museum, à Londres, depuis 2016, Hartwig Fischer, 60 ans, a démissionné vendredi 25 août, alors qu’il était sous pression depuis l’annonce le 16 août de la disparition d’un volume impressionnant de pièces dans les collections du musée, dont certaines remontent au XVe siècle avant J.C..

Interrogé sur la BBC samedi 26 août, le président du musée, l’ancien ministre conservateur George Osborne, a indiqué ne pas savoir précisément combien d’objets manquaient mais a donné « une estimation d’environ 2 000 ». Impossible d’être plus précis puisque le tout premier inventaire général commandé par le musée est en cours et une partie des réserves est encore floue.

Une alerte en 2021
L’annonce des vols a constitué une déflagration pour le musée et a « mis à mal la réputation du British Museum », selon George Osborne. « Nous pensons que nous avons été victimes de vols sur une longue période et franchement on aurait pu faire plus pour les empêcher. »

La BBC a révélé l’existence d’emails d’un vendeur d’art, Ittai Gradel, alertant le musée de vols dès 2021. « Y a-t-il eu à l’époque un déni, au sein du musée, au plus haut niveau, qui refusait de croire qu’un initié volait des objets, croire que l’un des membres du personnel faisait cela ? Oui, c’est très possible » reconnaît le président.

«La situation dans laquelle se trouve le musée est extrêmement grave. La responsabilité de cet échec incombe en dernier ressort au directeur” a admis Hartwig Fischer au moment de démissionner. “Il est évident que le British Museum n’a pas réagi comme il aurait dû aux avertissements de 2021 et au problème désormais totalement visible».

Des pièces en vente sur eBay
Parmi les pièces disparues ou endommagées figurent notamment des bijoux en or, des pierres semi-précieuses ou de la verrerie datant du XVe siècle avant J.C. au XIXe siècle après J.C..

L’institution avait indiqué mi-août avoir renvoyé un employé, saisi la police et lancé une enquête indépendante afin de faire la lumière sur ces vols et en tirer les leçons. Elle avait assuré déployer tous les efforts possibles pour retrouver les pièces volées dont certaines ont été mises en vente sur eBay pour des sommes modiques.

Fondé en 1753, ce dernier compte notamment dans ses collections de huit millions de pièces la célèbre pierre de Rosette, stèle ayant permis de déchiffrer les hiéroglyphes, et figure parmi les attractions les plus visitées du Royaume-Uni.

Nouvelle polémique avec la Grèce
Ce vol massif a relancé une bataille entre Londres et Athènes : le gouvernement britannique est fermement opposé à tout retour d’une frise de 75 mètres détachée du Parthénon, acquises selon lui légalement par le diplomate Lord Elgin. La loi anglaise encadre très strictement toute cession des pièces du British Museum qui est pourtant favorable à un accord avec la Grèce.

Mais cet épisode fâcheux offrent un nouvel argument aux archéologues grecs qui souhaitent la restitution de la frise et se disent convaincus que les pièces antiques ne sont pas en sécurité à Londres.

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