Ces vapoteuses jetables prisées par les jeunes vont bientôt être interdites. En plastique et avec une batterie au lithium, elles sont aussi un désastre écologique.
Arrivées en 2019 dans les bureaux de tabac, elles s’étaient fait une place de choix dans les vitrines avec leurs saveurs fruitées et leur couleur tape à l’œil. Les cigarettes électroniques jetables dites « puffs » (bouffée en anglais) vont être interdites en France, a annoncé Élisabeth Borne au micro de RTL, dimanche 3 septembre.
La mesure sera présentée « prochainement » dans le plan antitabac de 2023-2028. Les cigarettes électroniques, bien qu’interdites à la vente aux mineurs, ont largement attiré les jeunes consommateurs. Au-delà de l’aspect sanitaire, elles étaient également décriées pour leur coût environnemental.
Batterie au lithium
À l’heure de la revalorisation des appareils et de la réduction des déchets, la cigarette électronique jetable fait figure d’ovni. Pour un prix moyen de 8 euros, elle offre une alternative, ou une porte d’entrée pour ses détracteurs, au tabac. Au bout de 500 vapotages, la puff ne pouvait pas être rechargée, et terminait alors sa courte existence à la poubelle.
Problème, ce bout de plastique, et surtout sa batterie contenant environ 0,15 g de lithium et des métaux lourds, ne peut pas être recyclé. Une tribune intitulée « La cigarette électronique jetable puff, un fléau environnemental et sanitaire qu’il faut interdire d’urgence », publiée en avril 2023 dans Le Monde, dénonçait « un nouveau produit plastique électronique à usage unique qui se retrouve d’ores et déjà en tant que déchet sur les plages ». Elle soutenait une proposition de loi déposée fin 2022 visant à interdire les cigarettes électroniques à usage unique.
« Un danger immédiat et à long terme »
« La puff est un déchet supplémentaire qui vient s’ajouter aux 4 500 milliards de mégots jetés chaque année dans la nature », pointait l’Alliance contre le tabac, signataire de la tribune. « Si 72 % des ados interrogés ont conscience que ce produit pollue notre planète, rappelons que la puff est composée de plastique et d’une batterie non amovible au lithium, représentant un danger immédiat et à long terme pour notre environnement ! »
Une enquête de trois médias britanniques, datée de juillet 2022, démontrait que deux puffs sont jetés chaque seconde au Royaume-Uni. Sur une année, le lithium perdu représente de quoi fabriquer 1 200 batteries de voitures électriques. Outre son impact sur l’environnement, la batterie en lithium se révèle dangereuse en déclenchant des incendies quand elle est écrasée dans un camion poubelle ou dans une usine de traitement des déchets.
lepoint
