Les pharmaciens pourront désormais tester les patients et, le cas échéant, fournir les médicaments pour soigner deux maladies bénignes, mais douloureuses.
L’exécutif poursuit son travail déjà engagé pour « élargir les compétences » de certains professionnels de santé, notamment en ville. Depuis début août déjà, les pharmaciens ou sages-femmes peuvent prescrire et administrer certains vaccins, comme la grippe ou certains rappels de vaccins obligatoires.
La Première ministre autorise désormais aux pharmaciens de « prescrire des antibiotiques » pour les cystites – infections urinaires – et les angines, « dès lors que celui-ci aura réalisé un test pour confirmer l’origine bactérienne » de la maladie et un entretien avec le patient. Il pourra ainsi « délivrer directement » l’antibiotique, pour « favoriser l’accès » à ces actes de soins courants.
Ces tests rapides se font par le biais d’une bandelette urinaire – pour les cystites – ou d’un long coton-tige au fond de la gorge – pour les angines – afin de vérifier que le traitement est nécessaire. Dans ce cas, un traitement pourra être fourni par le pharmacien : respectivement de la fosfomycine et de l’amoxicilline. Des produits que la plupart des pharmacies possèdent déjà. Ce faisant, le gouvernement espère désengorger les cabinets de médecins et accélérer les procédures pour les patients.
Les médecins en colère
« Les pharmaciens vont être formés pour qu’ils puissent déterminer s’il n’y a pas une pathologie derrière. Dans ce cas, le patient sera renvoyé vers un médecin », explique le ministère de la Santé auprès de nos confrères du Parisien.
Mais la décision n’est pas du goût des médecins généralistes. « C’est une mesure cache-misère histoire de dire que le gouvernement agit », juge Agnès Giannotti, présidente de MG France. « Si j’ai une consultation pour cystite par mois, c’est le bout du monde et ça va vite ! Ce qui est long, c’est de prendre en charge les malades psychiatriques, chroniques, les pathologies complexes », rappelle-t-elle.
La réforme sera proposée dans le cadre du prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale, présenté en septembre.
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