Les négociations des règles de fonctionnement du régime complémentaire des salariés du privé, l’Agirc-Arrco, vont débuter.
Après la réforme des retraites, les partenaires sociaux entament la renégociation des règles de fonctionnement du régime complémentaire des salariés du privé, l’Agirc-Arrco.
Pour payer nos retraites, il y a le régime de base, la sécurité sociale, qui a fait l’objet de la réforme entrée en œuvre le 1er septembre. Une réforme destinée à combler ses déficits. Et puis, il y a la retraite complémentaire qui vient s’ajouter à cette retraite de base (1.833 euros maximum) et qui représente 20 à 60% de notre retraite totale. Les règles de fonctionnement établies en 2019 arrivent à échéance.
Les syndicats et le patronat disposent d’un mois pour définir les règles qui s’appliqueront dès le 1er novembre, pour la période 2023-2026.
La différence avec le régime général, c’est qu’il est largement excédentaire: 2,6 milliards d’euros d’excédents en 2021, plus de 5 milliards en 2022. Les comptes devraient rester durablement dans le vert, selon les prévisions du gouvernement, avec des excédents qui pourraient atteindre jusqu’à 6 milliards en 2030, grâce au report de l’âge légal à 64 ans.
Le système a par ailleurs 68 milliards d’euros de « réserve », soit largement de quoi respecter sa « règle d’or », qui impose de disposer d’au moins six mois de versements d’avance.
L’ETAT VA REPRENDRE LA MAIN
Que veulent modifier les syndicats dans le fonctionnement du régime? D’abord, ils veulent atténuer les effets de la réforme des retraites, donc verser davantage aux retraités. Ça veut dire revalorisation des pensions, et pourquoi pas baisse des cotisations. Les syndicats devraient aussi obtenir la suppression du bonus-malus entré en vigueur en 2019.
Equilibre financier, inégalités, régimes spéciaux: le bilan de la réforme des retraites
Ce dispositif incitait à travailler un an de plus, même si les conditions de départ à taux plein étaient réunies, sous peine d’une amputation de 10% de la retraite pendant trois ans. Mais la crainte des syndicats, c’est que l’Etat mette la main sur cette manne et qu’il se serve au passage pour financer autre chose que la retraite.
Car au 1er janvier 2024, ce n’est plus l’Agirc-Arrco qui collectera les cotisations, mais l’Urssaf, donc l’Etat.
rmc