Intelligence artificielle à l’école : l’Unesco recommande une limite d’âge

Juvisy-sur-Orge, jeudi 1er septembre 2022. Rentrée scolaire à l'école maternelle Saint-Exupéry.

Dans son guide publié ce jeudi, l’organisation des Nations Unies appelle les gouvernements à « rapidement réglementer » l’usage des IA dans les écoles.

L’intelligence artificielle sera inévitablement présente dans la vie de chaque enfant, ce qui peut inquiéter les parents. L’Unesco a appelé jeudi les gouvernements à « rapidement réglementer » l’usage des outils d’IA comme le chatbot viral ChatGPT dans les salles de classe, y compris en restreignant leur utilisation pour les enfants les plus jeunes.

Dans un guide rendu public jeudi, l’organisation des Nations Unies considère que les autorités publiques ne sont pas prêtes à gérer les problématiques éthiques liées à l’intégration des programmes d’intelligence artificielle en milieu scolaire. Le guide suggère aux gouvernements de définir un âge minimum pour utiliser les IA génératives, qui ne pourrait être inférieur à 13 ans.

Vulnérabilité à la manipulation
En raison d’une loi américaine, ChatGPT a déjà fixé cette limite à ces utilisateurs, mais « de nombreux commentateurs estiment que ce seuil est trop bas et plaident pour relever le relever à 16 ans », souligne le rapport. Dans le milieu scolaire, le remplacement des professeurs par de tels programmes pourrait affecter le bien-être émotionnel des enfants et les rendre vulnérables à la manipulation, avertit l’organisation basée à Paris.

Selon la directrice générale de l’Unesco, la Française Audrey Azoulay, citée dans un communiqué, « l’IA générative peut être une formidable opportunité pour le développement humain, mais elle peut aussi être la source de dommages et de préjudices ». « Elle ne peut être intégrée dans l’éducation sans l’engagement du public et sans de solides garanties et réglementations gouvernementales », a-t-elle ajouté.

Les programmes d’IA générative accessibles au grand public se sont multipliés depuis fin 2022, lorsque ChatGPT, créé par la start-up californienne OpenAI, a démontré sa capacité à générer des essais, poèmes et conversations cohérentes à partir de questions succinctes. Cet essor a aussi suscité des craintes sur de nouvelles formes de plagiat ou de triche au sein des écoles et des universités, sans toutefois venir diminuer l’attractivité d’un marché de l’éducation jugé potentiellement très lucratif.

La recommandation de l’Unesco indique que les outils d’IA ont le potentiel d’aider les enfants avec des besoins éducatifs spécifiques, en générant par exemple des sous-titres, à la condition que les enseignants, les utilisateurs et les chercheurs aident à les concevoir, et que les gouvernements réglementent leur usage.

AFP

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