Légende du rugby mondial, Dan Carter, auteur du livre L’art de vaincre, paru aux éditions Marabout, a remporté à deux reprises la Coupe du monde avec les All Blacks. Désormais hors des terrains, il reste pour les fans un des meilleurs joueurs de la planète ovale. Dan Carter reste attaché à un sport dans lequel il s’est épanoui comme il l’explique à RFI, et n’hésite pas à en faire la promotion.
Voilà plus de deux années qu’il a mis un terme à sa carrière, mais Dan Carter est dans une forme olympique. Présent à Paris, il était l’un des invités prestigieux de la cérémonie d’ouverture vendredi 8 septembre au Stade de France où les Bleus se sont offert les All Blacks.
« J’espère que vous avez savouré, on aura notre revanche en finale », lâche-t-il avec un clin d’œil. Contrairement au Mondial précédent au Japon où il avait aussi assisté au match d’ouverture dans les tribunes (il jouait à l’époque dans le Championnat japonais, ndlr), cette fois l’homme aux 112 sélections et aux 1598 points ne se sentait plus le courage de fouler la pelouse. « C’est derrière moi, plus de stress, j’ai définitivement tourné la page », dit-il en souriant.
« Ce qui me manque le plus, c’est l’amitié, la vie d’équipe »
Celui qui avait une précision infaillible au pied sait à quel point les All Blacks sont attendus par leurs compatriotes. En Nouvelle-Zélande, le rugby reste une « religion ». Dan Carter a participé à son premier Mondial en 2003 et a mis fin à sa carrière internationale en 2015 après avoir remporté sa deuxième Coupe du monde (la première en 2011). À l’âge de 5 ans, il est tombé amoureux du rugby en regardant le Mondial 1987. Il vit sa première sélection à 21 ans. À trois reprises il est élu Meilleur joueur du monde, l’équivalent du Ballon d’Or en foot.
« J’ai passé 18 années de ma vie à être le plus compétitif possible. Quand j’ai arrêté, c’était assez difficile à vivre. Maintenant je m’appuie sur tout ce que j’ai vécu en tant que joueur pour continuer ma vie », raconte l’ancien joueur de Perpignan et du Racing 92. Mais il reste un passionné de son sport. « J’ai hâte de voir comment les All Blacks vont répondre après cette première défaite ».
S’il ne se voit plus jouer, Dan Carter n’oublie pas ce qu’il a vécu pendant pratiquement deux décennies. « Ce qui me manque le plus, c’est l’amitié, la vie d’équipe. Être compétitif avec mes meilleurs amis a été un moteur incroyable dans ma carrière. Partout où je suis passé, c’était comme une famille. Je crois que ça fait partie de ce sport, et lorsqu’on arrête, c’est un manque énorme ». Dan Carter a brillé dans le sport le plus important en Nouvelle-Zélande.
« Tous les enfants qui jouent au rugby en Nouvelle-Zélande rêvent d’intégrer l’équipe nationale. L’histoire et la culture du rugby en Nouvelle-Zélande vous amènent forcément à vouloir faire partie de la sélection ». Pour Dan Carter, l’une des valeurs les plus fortes chez les All Blacks, c’est qu’aucun individu n’est au-dessus de l’équipe. « Sans mes coéquipiers, je n’aurais jamais connu le succès que j’ai connu ».
Un sport qui va continuer à se développer selon Dan Carter
En jouant en France et au Japon, Dan Carter a pu mesurer la différence en termes d’approche du rugby. Mais une chose lui a sauté aux yeux : « l’amour du jeu, et la fierté de représenter une nation », que ce soit au Japon ou en France reste le fil conducteur.
« Ici, à Toulouse, Perpignan ou Toulon, vous vivez pour le rugby comme nous en Nouvelle-Zélande. La différence, c’est que ce n’est pas sur tout le territoire, comme dans mon pays. C’est un peu la même chose au Japon ».
Dan Carter imagine volontiers que son sport va continuer à se développer sur la planète. « L’année dernière, j’étais à Madrid pour assister à une rencontre entre la Nouvelle-Zélande et l’Espagne. Quarante-cinq mille spectateurs se sont déplacés et l’ambiance était incroyable. Voilà pourquoi la Coupe du Monde de rugby est importante (première édition en 1987, ndlr). Elle donne de la visibilité à notre sport ».
Après chaque Mondial, le nombre de pratiquants augmente sur la planète. Après l’édition 2019 au Japon, World Rugby avait dévoilé les chiffres de ses Fédérations à travers le monde, en augmentation de 9%, avec 3,5 millions de licenciés par rapport à 2017, grâce notamment à la pratique féminine qui a explosé (+28%). Aujourd’hui, Dan Carter a bien l’intention de continuer à promouvoir son sport et ses valeurs.
RFI