L’un des groupes qui compose majoritairement le front indépendantiste en Nouvelle-Calédonie, L’Union calédonienne, a décidé de suspendre ses rencontres prévues avec l’État dans le but de préparer l’avenir institutionnel de l’archipel. Cette suspension sera effective jusqu’à la tenue du congrès annuel du mouvement, en novembre.
Elle annonce suspendre « toutes [ses] rencontres avec les représentants de l’État, y compris les réunions techniques », jusqu’à la tenue du congrès annuel du mouvement, qui se réunira du 9 au 12 novembre.
Les délégations indépendantistes et non-indépendantiste ont été reçues la semaine dernière à Matignon, à Beauvau et à l’Élysée. C’est la première fois depuis 2019 que les deux camps étaient réunis autour d’une même table pour évoquer l’avenir de l’archipel. Mais l’Union calédonienne estime n’avoir pas participé à des discussions « trilatérales ». Les indépendantistes « n’ont engagé aucun débat avec les non-indépendantistes, ni aucune négociation avec les ministres présents », souligne-t-elle dans son communiqué.
« Modernisation des institutions »
Dans une interview au Monde publiée samedi, Gérald Darmanin avait détaillé le projet d’accord proposé par l’État, qui prévoit « une modernisation des institutions de la Nouvelle-Calédonie », avec notamment « des changements dans la répartition des compétences entre les trois provinces et le gouvernement » et le fait que « le nombre d’élus des provinces au Congrès réponde aux évolutions démographiques ».
Le gouvernement souhaite aboutir sur un accord politique avant les élections provinciales de 2024 qui prévoirait le dégel du corps électoral, pour ne plus limiter ce scrutin aux natifs et aux résidents calédoniens les plus anciens.
Cet accord préserverait le droit de la population à l’autodétermination mais ne proposerait pas « de date ou de durée pour l’atteindre ». Une « révolution » selon Gérald Darmanin, pour qui cela retirerait une « épée de Damoclès ». À l’issue des rencontres, l’Union calédonienne n’avait pas souhaité réagir. « Le mouvement note avec déception la non prise en compte de tous les sujets qui fondent la revendication du peuple kanak malgré de multiples rappels en direction de l’État », explique-t-elle jeudi, qualifiant même le texte proposé de « pas sérieux ».
L’Union calédonienne juge en particulier que le gouvernement français n’a « pas vraiment montré sa volonté de prendre en compte (…) le règlement du contentieux colonial » et « la poursuite du processus de décolonisation de la Nouvelle-Calédonie ».
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