Dans une nouvelle étude, des chercheurs de l’université d’Oxford ont mis au point un test permettant de dépister dans un échantillon sanguin la fatigue chronique, une affection encore peu reconnue.
Du nouveau dans le dépistage de l’encéphalomyélite myalgique ou syndrome de fatigue chronique (EM/SFC). Cette maladie complexe difficile à diagnostiquer est caractérisée comme son nom l’indique par une fatigue persistante, ainsi que d’autres symptômes qui varient d’un patient à l’autre : une faiblesse musculaire, des maux de tête, un dysfonctionnement cognitif, des troubles du sommeil, une photosensibilité, etc.
Dans tous les cas, il est important de rappeler qu’il ne s’agit pas d’une maladie imaginaire et qu’elle affecte la qualité de vie des personnes atteintes.
En 2019, Futura vous présentait les résultats d’une étude pilote portant déjà sur un test qui analysait les cellules mononucléaires du sang périphérique (PMBC) chez des personnes atteintes ou non d’EM/SFC (voir notre article ci-dessous). Aucun progrès n’a été enregistré depuis l’étude des scientifiques de l’université de Stanford. Entre-temps, beaucoup de personnes atteintes d’EM/SFC attendent un diagnostic et des options thérapeutiques solides.
UNE NOUVELLE ÉTUDE PRÉSENTE UNE APPROCHE PROMETTEUSE POUR FACILITER LE DIAGNOSTIC ET LA GESTION DE L’ENCÉPHALOMYÉLITE MYALGIQUE AUSSI APPELÉE SYNDROME DE FATIGUE CHRONIQUE (EM/SFC).
Une nouvelle étude sur près de 100 personnes
Pour la présente recherche dirigée par l’université d’Oxford et publiée dans Advanced Science, davantage de personnes ont été intégrées : 61 patients atteints d’EM/SFC, 16 témoins sains et 21 personnes atteintes de sclérose en plaques, une maladie auto-immune qui présente de nombreux symptômes similaires à ceux de l’EM/SFC. Le test sanguin utilisé a permis de différencier les propriétés des PMBC chez les personnes atteintes ou non d’EM/SFC, grâce à la spectroscopie Raman à cellule unique et d’un outil d’IA.
En appliquant l’algorithme d’IA, le test sanguin a permis de distinguer les individus sains, les personnes atteintes de sclérose en plaques et les patients atteints d’EM/SFC avec 91 % de précision. En outre, le test a même différencié les patients atteints d’EM/SFC léger, modéré et grave avec une fiabilité de 84 %.
« Un diagnostic précoce permettrait aux patients de gérer leur maladie plus efficacement, ce qui pourrait conduire à de nouvelles découvertes sur les voies de la maladie et le développement de traitements », écrivent les auteurs de l’étude. Par ailleurs, le test sanguin pourrait être utilisé pour distinguer l’EM/SFC d’autres maladies, comme la fibromyalgie, la maladie de Lyme chronique ou encore le Covid long.
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