Il ne faut pas l’oublier, l’Europe reste un territoire où le risque sismique est bien présent. Il apparait cependant distribué de manière très inégale. De nouvelles cartes nous montrent ainsi quelles sont les zones présentant le plus fort risque sismique en Europe.
S’il demeure impossible de prévoir les séismes et de les contrôler, il est toutefois possible d’éviter des catastrophes humaines en mettant en place des actions de prévention, comme la construction de bâtiments suivant des normes parasismiques, adaptée au risque régional.
Pour mieux cibler les zones les plus à risque de subir un puissant tremblement de terre, les scientifiques ont mis au point des cartes d’aléa et de risque sismiques. En 2022, des cartes révisées ont été publiées pour l’Europe, à la suite de la production d’un nouveau modèle d’aléa sismique probabiliste.
L’Europe, un territoire où la terre tremble régulièrement
L’Europe n’échappe pas en effet aux séismes, comme nous l’ont rappelé les événements en Turquie et Syrie en date du 6 février 2023. S’il s’en produit des milliers chaque année un peu partout sur le territoire européen, la plupart sont fort heureusement de faible magnitude et ne sont souvent même pas ressentis par la population. Et pourtant, plus de 200 000 décès en Europe sont à imputer aux séismes au cours du XXe siècle, ainsi que de très nombreux dégâts matériels estimés à plusieurs centaines de milliards d’euros.
Inutile, cependant, d’équiper l’ensemble du territoire européen de la même manière en matière de constructions parasismiques. Car le risque est très inégal. S’il est quasiment nul en Scandinavie ou dans le Bassin parisien, il est bien plus élevé dans la partie méditerranéenne du territoire européen, notamment en Italie, en Grèce et en Turquie. C’est ce que nous révèlent les dernières cartes d’aléa sismique ESHM20 et de risque sismique ESRM20, produites par l’infrastructure européenne d’observation des sciences de la Terre (EPOS), qui regroupe plusieurs institutions académiques.
Ces cartes présentent ainsi la distribution spatiale des niveaux attendus des vibrations du sol, mais également leur impact potentiel sur les constructions et sur les personnes. Elles ont pour but d’aider à l’élaboration de stratégies transnationales visant à réduire le risque sismique.
Les régions les plus soumises à l’aléa sismique, c’est-à-dire à la probabilité de voir se produire un séisme, sont ainsi la Turquie, la Grèce, l’Albanie, la Roumanie, le sud de l’Espagne et du Portugal. Ce fort aléa est lié aux mouvements tectoniques complexes qui régissent le bassin méditerranéen, où se rencontrent plusieurs plaques tectoniques. Ces contraintes tectoniques sont à l’origine de nombreuses failles actives qui parcourent ces pays. Elles sont ainsi susceptibles de relâcher brusquement les tensions emmagasinées au cours du temps.
La carte du risque sismique est bien sûr liée à celle de l’aléa sismique, mais elle reflète plutôt les conséquences économiques et humaines d’un séisme. Cette carte prend donc en compte la qualité du bâti, la densité de personnes, la préparation des populations, la capacité des structures hospitalières à fonctionner en cas de séisme, etc… Dans les pays cités plus haut, ce sont donc généralement les zones fortement urbanisées ou possédant des bâtiments vieillissants qui sont plus soumises au risque sismique.
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