L’Etat de l’ouest américain a engagé vendredi 15 septembre des poursuites contre cinq des plus grosses compagnies pétrolières mondiales, pour les ravages climatiques et avoir minimisé les risques des énergies fossiles.
Les destructeurs de la planète pourraient bientôt devoir s’expliquer devant la justice. La Californie a engagé, ce vendredi 15 septembre, des poursuites contre ces dernières, au motif qu’elles auraient causé des millions de dollars de dégâts et trompé l’opinion en minimisant les risques pour le climat dus aux énergies fossiles, rapporte le New York Times.
Ces poursuites californiennes sont désormais «les plus importantes» jamais intentées, après déjà plusieurs actions de ce type à travers les Etats-Unis. Sept autres Etats et des dizaines de villes américaines ont déposé des plaintes similaires contre des sociétés productrices de pétrole, gaz et charbon ces dernières années, précise le quotidien.
La plainte au civil a été déposée auprès de la Cour supérieure de San Francisco contre Exxon Mobil, Shell, BP, ConocoPhillips et Chevron, qui a son siège en Californie. L’American Petroleum Institute est également visé, ajoute le New York Times.
Ces compagnies et leurs associés ont «intentionnellement minimisé les risques posés par les énergies fossiles à la population, alors qu’elles avaient connaissance du fait que leurs produits pouvaient conduire à un réchauffement climatique significatif», cela depuis les années 1950, souligne la plainte, selon le quotidien. Les représentants des entités visées n’ont pas immédiatement répondu aux demandes de réactions, poursuit le NYT.
«Résultats catastrophiques»
En outre, la Californie demande la création d’un fonds pour faire face aux dégâts futurs provoqués par le changement climatique dans cet Etat, victime de feux de forêt, inondations et autres phénomènes extrêmes alimentés par le réchauffement planétaire.
«Les dirigeants des compagnies pétrolières et gazières savent depuis des décennies que la dépendance aux énergies fossiles allait provoquer ces résultats catastrophiques», ajoute la plainte longue de 135 pages, selon le journal.
Depuis le début il y a six ans environ de la vague de plaintes de ce genre contre les firmes pétrolières et gazières, le secteur a cherché à contrer les attaques en justice en jouant sur la procédure. Mais cet effort a connu un revers majeur en mai dernier quand la Cour suprême américaine a dans deux cas refusé d’examiner un appel, laissant de ce fait les plaintes suivre leur cours en justice.
Les poursuites s’inspirent de celles engagées avec succès contre les géants du tabac, ou contre l’industrie pharmaceutique dans le cas de la prolifération des opioïdes.
AFP