La cour d’assises a renvoyé à une précédente condamnation belge prononcée en 2018 à l’encontre de Salah Abdeslam et n’a pas voulu prononcer de peine supplémentaire.
Sept ans après les attentats à Bruxelles de mars 2016, et au terme de neuf mois de procès, Mohamed Abrini, « l’homme au chapeau » qui avait accompagné les deux jihadistes morts en kamikaze à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem, a été condamné vendredi à 30 ans de réclusion pour sa participation à ces attentats.
Concernant Salah Abdeslam, un de ses coaccusés, la cour d’assises a renvoyé à une précédente condamnation belge prononcée en 2018 (20 ans pour une fusillade avec des policiers en mars 2016) et n’a pas voulu prononcer de peine supplémentaire.
Le jihadiste français reste toutefois considéré par la justice belge comme un des co-auteurs des attentats de Bruxelles. Seul membre encore en vie des commandos qui ont attaqué Paris le 13 novembre 2015, Salah Abdeslam a été condamné en juin 2022 en France à la perpétuité incompressible pour sa participation à ces attentats, qui avaient fait 35 morts.
Le parquet fédéral avait requis une nouvelle peine de prison à vie à l’encontre d’Abdeslam, mais la cour a retenu les arguments de la défense du Français qui avait plaidé pour ne pas cumuler plusieurs lourdes peines.
Oussama Atar condamné par défaut
La cour a jugé que la participation d’Abdeslam à la préparation des attentats relevait d’une infraction connexe à la fusillade survenue rue du Dries à Bruxelles le 15 mars 2016, quand il avait fui une perquisition de la police dans une des planques de la cellule jihadiste. Il s’agit de la « manifestation continue de la même intention délictueuse », ont justifié les juges dans leurs motivations.
Reconnus coupables d' »assassinats dans un contexte terroriste » fin juillet, Osama Krayem, Bilal El Makhoukhi et Oussama Atar ont tous les trois été condamnés à la réclusion à perpétuité. Ce dernier, émir du groupe Etat islamique ayant dirigé la cellule jihadiste, a été jugé par défaut car il est présumé mort en Syrie en 2017. La perpétuité était également requise par l’accusation dans le cas du Belgo-Marocain Ali El Haddad Asufi, qui a finalement été condamné à 20 ans de réclusion.
Le Tunisien Sofien Ayari, déjà condamné comme Abdeslam pour la fusillade de la rue du Dries, a bénéficié du même raisonnement juridique que ce dernier: pas de peine additionnelle. Enfin Hervé Bayingana Muhirwa, coupable de « participation aux activités d’un groupe terroriste, a été condamné à 10 ans de réclusion.
Aucune déchéance de la nationalité belge n’a été prononcée comme l’avait pourtant souhaité le parquet pour cinq hommes, dont Mohamed Abrini.
AFP