Dans « Focus », Martial You s’intéresse à la « shrinkflation ». Un phénomène dénoncé par des associations de consommateurs et des distributeurs mais qui n’a rien d’illégal. L’industrie agroalimentaire est-elle la seule responsable ?
To « shrink, shrank, shrunk », verbe irrégulier qui signifie « rétrécir ». Associé au mot « inflation », on obtient la « shrinkflation ». Cela consiste donc à réduire le poids des produits, tout en les vendant au même prix, voir plus cher. Certaines enseignes de grande distribution pointent du doigt les industriels à l’aide de publicités ciblées dans leurs rayons. L’industrie agroalimentaire, est-elle vraiment la seule coupable ?
Au départ, la réduction du contenu des produits sert à camoufler l’inflation. En diminuant son grammage, la grande distribution garde un « prix facial » correct aux yeux du consommateur : « J’avais des hauts de cuisses de poulet que je vendais en un kilo. Donc vous avez un prix facial qui va tourner autour de 8 euros, ce qui est psychologiquement pour le consommateur élevé. Donc j’ai réduit de moitié. Je suis passé à 500 grammes, mais je vends 4 euros », explique Michel Biero, directeur de Lidl France.
Cette pratique s’est donc également répandue dans l’industrie agroalimentaire qui en a profité pour augmenter les prix. Ces derniers étant ensuite vendus en grande distribution, cela voudrait dire que les enseignes acceptent de vendre plus cher, des produits plus petits : « C’est le distributeur qui l’accepte ou qui ne l’accepte pas. Moi, je ne découvre pas quand je passe dans les rayons de mon magasin. Tiens, il y a un produit qui a diminué de dix grammes. Le fournisseur lui a proposé et si l’acheteur a accepté, voilà, c’est qu’on a fait la négociation en conséquence », ajoute le directeur de Lidl.
Dans Le Parisien, la première ministre Élisabeth Borne a annoncé ce samedi 16 septembre vouloir interdire la « shrinkflation ». « Dès novembre, tous les produits concernés par des changements de quantité devront le signaler sur les étiquettes pour ne plus tromper le consommateur », précise-t-elle dans l’interview.
rtl