Jusque-là, l’administration ne pouvait pas porter plainte lorsqu’un usager blessait un agent sans avoir abîmé de l’équipement ou du bâti.
Le gouvernement prévoit de faire évoluer la législation pour permettre un dépôt de plainte par l’administration pour le compte des agents publics agressés, parmi d’autres mesures d’un plan de protection des fonctionnaires.
« La philosophie » d’un « plan de protection » visant « en priorité les agents de guichet » est « de ne jamais laisser les agents seuls face aux difficultés, aux menaces, aux violences », a expliqué au « Parisien » le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guérini.
Jusque-là, l’administration ne pouvait pas porter plainte lorsqu’un usager blessait un agent sans avoir abîmé d’équipement ou de bâti. Le ministère de la Fonction publique entend ainsi permettre « d’affirmer le soutien à l’agent, de lutter contre l’autocensure de l’agent et de renforcer la plainte ».
La mesure doit être intégrée à la prochaine réforme de la Fonction publique. Il est en outre prévu d’étendre la protection fonctionnelle aux ayants droit, comme le conjoint ou la famille, à titre conservatoire.
Renforcement de la vidéosurveillance
Le gouvernement annonce également un renforcement des « dispositifs de sécurisation », tels que les boutons d’alerte et caméras de vidéoprotection, en débloquant une enveloppe d’un million d’euros, ainsi qu’un « baromètre » annuel « pour mesurer les incivilités et les violences subies par les agents », qui sera lancé début 2024.
« L’Etat finance le décrochage du service public, dans tous les secteurs »
Le 1er septembre, Stanislas Guérini avait martelé lors d’un discours à l’Institut régional d’Administration de Villeurbanne, en région lyonnaise que « la première des choses que l’employeur public doit à ses agents, c’est la protection physique ».
Auprès de l’AFP, la secrétaire générale de l’UFSE-CGT (premier syndicat) Céline Verzeletti insistait sur la nécessité de mettre en œuvre les dispositifs existants. « On a droit à une protection fonctionnelle » assurée par l’employeur, détaillait-elle, mais « souvent, quand on la demande, on nous la refuse ».
AFP