Covid-19 : quel est le vaccin utilisé pour la nouvelle campagne de rappel ?

La nouvelle campagne de vaccination contre le Covid-19 débutera le 2 octobre. C’est le nouveau vaccin de Pfizer, mis à jour et adapté aux nouveaux variants, qui sera proposé. L’injection reste gratuite pour tous.

On l’avait presque oubliée, mais l’épidémie de Covid-19 est de retour. Un “come-back” qui n’est pas sans susciter des inquiétudes du côté des pouvoirs publics. Déjà, au cours de l’été, plusieurs signaux de reprise avaient inquiété, même s’ils ne sont plus mesurés de la même façon que lors des derniers pics épidémiques. Car depuis le mois de juin, la remontée quotidienne des tests positifs a été abandonnée, tout comme le décompte des cas d’hospitalisation depuis mars.

“Nous n’avons effectivement plus les mêmes moyens qu’auparavant pour mesurer l’étendue de l’épidémie, confirme Sandrine Sarrazin, chercheuse à l’Inserm au Centre d’immunologie de Marseille-Luminy. Nous nous fondons sur les impressions des pharmaciens à partir des ventes d’autotests et des tests antigéniques faits en officine.

Un autre indicateur consiste à compter les hospitalisations pour symptômes grippaux, car l’épidémie de grippe n’a pas commencé. Il y a donc de forts risques qu’il s’agisse du Covid dans les cas recensés. Enfin, on remarque aussi l’augmentation des cas de Covid dans les pays qui nous entourent, comme le Royaume-Uni, ou qui testent les eaux usées, comme le Canada ou la Californie.”

Une méthode imparfaite, car elle passe à côté des personnes porteuses, mais asymptomatiques, ainsi que de celles qui ne se font pas dépister. Toutefois, les indicateurs de substitution, tout comme l’avancée du calendrier de vaccination, semblent bien confirmer une reprise épidémique : “Selon les indicateurs qu’ils nous restent, l’épidémie repart de plus belle”, confirme Sandrine Sarrazin.

Raison pour laquelle le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, a suivi l’avis du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars) du 15 septembre qui préconisait d’avancer de deux semaines la campagne vaccinale. Initialement prévue pour le 17 octobre, en parallèle de celle contre la grippe, elle débutera finalement dès le 2 octobre. Mais qui est concerné ? Quels variants sont ciblés ? Et, surtout, quel vaccin sera administré ?

Qui est concerné ?
“Les personnes les plus fragiles (âgées de plus de 65 ans ou présentant des facteurs de risques, et professionnels de santé”, précise le ministère de la Santé pourront recevoir un rappel. Toutefois, au-delà de ce public, il faut rappeler que la vaccination est aussi fortement recommandée aux personnes proches d’une personne fragile.

Et comme le rappelle Sandrine Sarrazin, “nous pouvons tous être en contact d’une personne fragile, dans les transports, au travail, au cinéma, etc.”. Le site du ministère rappelle ainsi que “la vaccination contre le Covid-19 reste possible et gratuite pour toutes les personnes qui le souhaitent”.

Quels sont les variants ciblés ?
Si la campagne de vaccination peut démarrer plus tôt, c’est aussi parce que des vaccins “adaptés au variant circulant majoritaire” sont disponibles en doses suffisantes, précise le ministère. En l’occurrence, le variant majoritaire est le XBB.1.5. Un second, minoritaire et apparu fin août, est également visé : le BA.2.86 (également connu sous le nom de Pirola). Tous deux sont des “descendants” d’Omicron, qui avait fait son apparition fin 2021.

Quel sera le vaccin administré ?
Pour y apporter une réponse immunitaire, c’est le vaccin Comirnaty de Pfizer-BioNTech, mis à jour au printemps et ciblant toujours Omicron et ses dérivés, qui sera administré. Logique, pour Sandrine Sarrazin, car avec la technologie de l’ARN messager, “il y a la possibilité de trouver en trois ou quatre mois une réponse à chaque variant”.

D’ailleurs, un autre vaccin à ARN, celui de Moderna, est en cours d’évaluation et pourrait être bientôt proposé. Pour les personnes ne pouvant ou ne voulant pas recevoir de vaccin à ARN messager, le Nuvaxovid de Novavax et le VidPrevtyn Beta de Sanofi pourront aussi être injectés, selon l’Assurance maladie.

Peut-on se faire vacciner si on a manqué les autres rappels ?
À l’heure actuelle, les meilleurs élèves des rappels devraient avoir reçu au moins cinq doses “dont le rappel disponible depuis l’automne dernier”, précise Sandrine Sarrazin. Toutefois, avoir fait la totalité des rappels n’est pas nécessaire pour se faire vacciner à l’occasion de la future campagne. “Et pour ceux qui n’auraient pas encore été vaccinés, il est aussi toujours possible de commencer maintenant afin de se protéger des formes les plus graves de Covid-19”, ajoute la chercheuse.

Qu’en est-il de la vaccination contre la grippe ?
À l’origine, le but des pouvoirs publics était de lancer les deux campagnes de vaccination en même temps. Celle contre la grippe débutera donc deux semaines après. Mais le ministère de la Santé recommande, “à compter de cette date, aux personnes fragiles de procéder à une double vaccination simultanée contre le Covid et la grippe”.

Aucune contre-indication pour Sandrine Sarrazin : “Il n’y a aucun problème pour faire les deux vaccins en même temps, y compris dans les deux bras le même jour. Mais nous espérons avoir bientôt un vaccin bivalent contre le Covid et la grippe.”

thanasis

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